Seberg

Réalisation : Benedict Andrews

Casting : Kristen Stewart, Jack O’Connell, Margaret Qualley, Zazie Beetz, Yvan Attal, Stephen Root, Colm Meaney, Anthony Mackie…

Nationalité : Américain

Genre : Biopic, drame

Durée : 1h43

Date de sortie : 23 juillet 2020

Bande-annonce : https://youtu.be/xVNLdKzDRDg

Synopsis

Le récit de la tentative du FBI de faire passer l’enfant de l’actrice Jean Seberg comme n’étant pas le fruit de son mariage mais d’un adultère avec un membre du parti Black Panther. Cette tentative résultait du soutien de l’actrice à la cause Black Panther depuis son adolescence.

Mon avis

Un film aussi prenant que touchant !

Directement sorti sur Amazon Prime, il m’a tout de suite attiré et je l’ai tout particulièrement apprécié.

« Ce pays est en guerre contre lui-même. »

En grande amoureuse de cinéma, je connaissais évidemment Jean Seberg, ou tout du moins, son travail d’actrice, mais j’étais loin de me douter que sa vie personnelle, avait tout d’un véritable film. On ne peut s’imaginer qu’une personne puisse subir ce qu’elle a traversé, se faire persécuter à ce point et surtout que ça vienne d’aussi loin dans la hiérarchie gouvernementale. Nous sommes à la fin des années 60, début des années 70, aux États-Unis, le mouvement Black Panther prend de l’ampleur, le peuple noir se révolte pour enfin faire valoir ses droits, mais évidemment, une grande part de la population n’est pas d’accord avec ce combat. Pire que ça, ceux qui pouvait soutenir le mouvement étaient traités comme des ennemis de la nation, des traîtres à leur race même, des mots forts et qui ne sont pas si éloignés que ça de notre époque, pire, beaucoup le pensent toujours. Alors bien sûr, c’est un mouvement qui n’a pas toujours fait les bons choix, qui a commis des actes de violence, mais leur lutte n’en était pas moins essentielle, une égalité à laquelle ils avaient droit. Et au milieu de cette situation, vous avez ce petit bout de femme, qui va vouloir faire bouger les choses, qui va vouloir agir, éveiller les consciences, mais pas seulement sur le traitement de cette communauté, aussi sur la place de la femme, plus libérée et qui fait valoir ses idéaux. La réalisation de Benedict Andrews est absolument parfaite, non seulement, la reconstitution de l’époque est absolument sublime, mais en plus, visuellement, c’est assez sublime et parfaitement mis en scène. Nous sommes instantanément plongés dans le contexte, les looks, le cinéma, la musique, tout est bien présent pour nous immerger dans cette époque de grands changements et nous faire partager son état d’esprit. En ce qui concerne le scénario, c’est une histoire vraie et pourtant, tout paraît si improbable, si extrême, que ça aurait pu faire figure d’un véritable film d’espionnage, tous les éléments vont clairement dans ce sens. Et je dois dire que cette intrigue ne nous épargnera aucune des horreurs qu’à pu vivre Jean Seberg, c’est d’une violence sans nom, d’une cruauté terrible et on ne peut s’empêcher de ressentir une colère immense face à cette injustice. C’est dans un tourbillon infernal qu’elle plongera, persécutée de tous côtés, jetée en place publique, la paranoïa suivra, cette sensation d’être constamment surveillée, que personne ne vous croit, de quoi devenir aussi fou, que seul et vous pousser au pire. C’est une situation qui vous prend aux tripes, qui vous bouleverse, parce que les conséquences sont terribles, parce que détruire une vie, simplement parce qu’elle représente le danger de se faire attendre trop fort, c’est tout bonnement insupportable. Quant au casting, il est incroyable, Kristen Stewart crève littéralement l’écran dans ce rôle qui lui va comme un gant, notons la présence de Jack O’Connell, que j’ai beaucoup aimé, ainsi que d’Anthony Mackie, qui est y plutôt charismatique.

En bref : Un film tiré d’une histoire vraie terrible, celle d’une actrice qui a tout perdu pour ses positions humaines, plus que politiques et qui nous fera partager sa descente en enfers, sans nous cacher le pire, avec une puissance émotionnelle extraordinaire !

8/10

9 réflexions au sujet de « Seberg »

  1. « I don’t know if I’m unhappy because I’m not free, or if I’m not free because I’m unhappy » disait elle dans A Bout de Souffle de Godard.
    Un parcours épique, qui passa par une aventure avec Romain Gary. Et une triste fin.
    Tout ça vaut bien un film.

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