Back to Black

Back to Black retrace la vie et la musique d’Amy Winehouse, à travers la création de l’un des albums les plus iconiques de notre temps, inspiré par son histoire d’amour passionnée et tourmentée avec Blake Fielder-Civil.

Mon avis

Un biopic absolument passionnant !

Je n’étais pas certaine de le voir, mais les excellents avis autour de moi m’ont décidé, ce que je ne regrette pas.

« J’écris des chansons pour faire du bon, avec du mauvais. »

Bien que je ne sois pas une fan inconditionnelle de l’artiste, personne ne peut nier son talent, la force de son répertoire et surtout, la tristesse de sa mort prématurée, qui aura choqué toute une génération, que vous soyez aficionado ou non, il est toujours difficile de voir des destins s’éteindre aussi brutalement. Voir son parcours à l’écran ne coulait pas forcément de source pour moi, mais je me suis finalement laissée tenter et je dois dire que ce fut une sacrée claque, la découverte d’une personnalité à part entière, d’une âme d’artiste, comme on en voit peu, de celles qui font preuve d’un véritable génie, mais comme souvent, elles s’accompagnent d’une grande part de ténèbres, qui peut les faire basculer à tout moment. Ces âmes torturées, celles qui sont trop pour ce monde, trop sensibles, trop investies par tout ce qui les entoure, trop dépendantes d’un amour qu’elles recherchent plus que tout, trop de souffrances tout simplement, de ces traumatismes d’enfants, qui font des schémas perpétuellement répétés et des adultes bancales, qui ne savent pas réellement ce qu’est une relation normale, saine. Ce biopic se concentre essentiellement sur ce point, sur cette notion d’amour, si chère au cœur de l’artiste, elle qui le vit avec tant d’intensité, sans demi-mesure, cette unique histoire d’amour, trop forte, trop violente, trop destructrice et pourtant, l’amour était bien là, mais il ne s’est pas construit dans les meilleures conditions, il s’est épanoui avec les failles, avec les cicatrices, de deux adultes à peine sortis de l’adolescence. J’ai tout particulièrement aimé la réalisation de Sam Taylor-Johnson, certes, ses choix ne feront peut-être pas l’unanimité, mais à mon sens, ils sont respectueux de l’artiste, autant que de la personne, montrant ses ombres, autant que ses instants de lumière, laissant la pleine mesure de son talent. Visuellement, c’est une reconstitution absolument sublime de ce parcours si court, de ses lieux emblématiques, de ses looks si spécifiques, c’est une vie à part entière qui se déroule sous nos yeux, sous toutes ses facettes, dans tous ses symboles et à mon sens, on retrouve toute l’identité, toute l’authenticité de ce chemin parcouru. En ce qui concerne le scénario, j’ai aimé son parti pris, sa direction, ses choix artistiques, qui ne plairont peut-être pas à tous, mais qui mettent en lumière, toute l’humanité, toute la profondeur de cette vie si torturée, si courte et si riche à la fois. Personne ne pourra rester insensible face à ce destin brisé, par les addictions, par les traumatismes, par les cicatrices, malgré une passion pour laquelle elle pourrait tout donner, qui l’a fait vibrer plus que tout et même si c’est elle qui l’a fait tenir debout, ça ne suffit pas toujours, face au chagrin, à ses rêves qui se brisent peu à peu sous ses yeux, sans qu’elle ne parvienne à se raccrocher à ce qui lui reste. Quant au casting, il est tout simplement bluffant, Marisa Abela est absolument époustouflante d’interprétation, Jack O’Connell n’est clairement pas en reste, j’ai trouvé les rôles d’Eddie Marsan et Lesley Manville extrêmement touchants.

En bref : Un biopic qui a pris des décisions artistiques osées, qui a choisi un angle bien précis, pour aborder le destin de cette artiste si torturée, pour qui l’amour est son essence, son moteur, ce qui dirige sa vie, ce qui l’a aussi poussée dans ses vices les plus tortueux, ce qui a littéralement brisé ses rêves, autant que ce qui lui a insufflé cette inspiration extraordinaire, pour nous livrer ses textes incroyables de forces et qui resteront longtemps gravés dans nos mémoires !

8/10