Joker : Folie à Deux

Réalisation : Todd Phillips

Casting : Joaquin Phoenix, Lady Gaga, Brendan Gleeson, Catherine Keener, Zazie Beetz, Ken Leung, Harry Lawtey, Steve Coogan…

Nationalité : Américain

Genre : Action, drame, comédie musicale

Durée : 2h19

Date de sortie : 2 octobre 2024

Bande-annonce

Synopsis

À quelques jours de son procès pour les crimes commis sous les traits du Joker, Arthur Fleck rencontre le grand amour et se trouve entraîné dans une folie à deux.

Mon avis

Une suite absolument fascinante !

Le premier avait été une claque magistrale, il me tardait donc de voir cette suite et dire qu’elle divise est un euphémisme, moi, je l’ai adoré.

« Nous allons construire une montagne. »

Effectivement, le précédent opus avait déjà placé la barre très haut, revisite complète de l’histoire du Joker, elle était d’un réalisme saisissant, froid, presque effrayant de vérités, alors, faire une suite ne coulait pas forcément de source, tant il se suffisait à lui-même et y ajouter une composante de comédie musicale était un risque d’autant plus grand. Alors, je peux aisément comprendre les déçus, ceux qui crient même au scandale, parce que l’ensemble de ce film est un immense parti pris, un risque considérable, un choix des plus osé, assumé, qui vient s’imposer par son style, par ses envies, c’est à prendre ou à laisser, ceux qui y seront sensibles vont adorer, les autres, vont détester, rien ne se fera dans la demi-mesure, c’est une certitude. Pour moi, c’est un mélange qui fonctionne pleinement, la comédie musicale vient littéralement relier ces deux êtres, à travers la musique, ils vont se rapprocher, ils vont fusionner leur folie respective, une folie à deux, un concept réel, qui prendra invariablement tout son sens ici, que ce soit grâce aux moments chantés, dansés, leur chemin, l’escalade de leurs sentiments, de leur violence, prendra d’autant plus d’ampleur. Plus que jamais, on y retrouve tout ce qui faisait la force de son prédécesseur, ce climat extrêmement sombre, terriblement violent, la violence d’une société que l’on ne connaît que trop bien, celle qui fait notre quotidien, celle de ceux délaissés, ceux pour qui nos gouvernements ne font plus rien, les pauvres, les laissés pour compte, ceux qui sont abandonnés, maltraités et qui tombent invariablement dans l’obscurité, parce que la violence, appelle la violence. La réalisation de Todd Phillips est une fois de plus des plus marquantes, il a su imposer ses choix artistiques, faire ce dont il avait envie, il n’a pas voulu plaire au plus grand nombre et je salue sa prise de risque, son œil des plus incroyable de saveurs. Visuellement, il nous offre une fois de plus un petit bijou, où tout est formidablement étudié, tout a été pensé, dans les moindres détails, les couleurs, les ambiances, les chorégraphies, nous sommes au-delà d’un simple film, c’est une œuvre d’art à part entière, qu’il faut savoir appréhender telle quelle. En ce qui concerne le scénario, là encore, il est à mon sens d’une sensibilité rare, il reprend directement les faits qui font suite aux précédents, entre l’internement en hôpital psychiatrique et son procès, nous suivrons le parcours torturé, toujours aussi tragique de ce Joker. Un alter ego qui prendra toujours plus de place, toujours plus d’ampleur, qui fera se lever les foules, ceux qui s’identifient, ceux pour qui la souffrance n’est plus un secret, mais voilà, celui qui se cache derrière, vient peu à peu à disparaitre, alors qu’il ne voulait que se faire entendre, il va se retrouver plus seul que jamais et son destin va s’avérer plus tragique encore dans sa finalité. Quant au casting, il est extraordinaire de talent, le duo Joaquin Phoenix/Lady Gaga est d’une alchimie magistrale, nous offrant une performance absolument bluffante.

En bref : Un film qui ne fera clairement pas l’unanimité, un parti pris dans son intégralité, une prise de risque assumée, une direction vers la comédie musicale qui pourrait tomber à côté de la plaque, mais qui apporte d’autant plus d’intensité, qui donne tout son sens au terme de folie à deux, nous offrant un récit tragique, toujours d’un réalisme saisissant dans ses sujets et dans cette vision si sombre de notre société !

9/10

18 réflexions au sujet de « Joker : Folie à Deux »

  1. Avec toutes ces oeuvres consensuelles et classiques qui sortent, je trouve super qu’on ait droit à une suite qui prenne des risques ! Je n’ai pas pu aller le voir pour le moment mais ton avis me donne encore plus envie de voir cette suite qui semble posséder sa propre identité et une identité forte et remarquable…

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  2. Je n’avais pas aimé le parti pris du premier volet. On ne m’aurait pas dit que c’était le personnage du Joket, je pense que j’aurais pu aimer un peu, mais dans ce cadre non. Et pourtant, tu sais me donner envie ici. Tu m’intrigues avec cette mention d’un nouveau parti pris, d’une nouvelle folie, d’un riche travail psychologique. Je vais encore me laisser tenter, je sens ><

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    1. Il est vrai que c’est une revisite particulière, je peux comprendre ton point de vue également ! C’est une prise de risque qui a payé pour moi, mais pas pour tout le monde…

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  3. Tiens, j’avais gardé cet article de côté pour y revenir une fois ce film vu. Et je dois dire que je ne partage pas totalement ton avis.
    Je partais très septique sur la nécessité de cette suite (les 2 m’exaspèrent et entre Prometheus 2 (bon, pour celui-là on est déjà dans une saga à rallonge…), Gladiator 2 (pourquoi ?!), Vaiana 2 (mais Disney m’insupporte depuis longtemps avec leurs réchauffés), Interstellar 2 (sérieusement ?!), je n’ai pas fini de râler cette année. ^^), mais je n’ai pas autant détesté que d’autres.
    Je ne vais pas dire que j’ai aimé. Le rôle de Lady Gaga ne m’a pas touchée, les chansons m’ont un peu gonflées quand ça ne finissait pas et j’ai trouvé leur apport faible (pourtant, j’apprécie beaucoup certaines comédies musicales) et j’ai trouvé le procès moyennement exploité.
    En revanche, outre le fait que Joaquin Phoenix reste bouleversant, j’ai apprécié le fait de remettre en avant le fait qu’Arthur est une victime et non pas un modèle, qu’il est en souffrance. J’ai apprécié le discours sur les apparences avec Harley Quinn qui aime une projection et non pas l’homme qu’il est, la manière dont ils se lient puis se séparent… Et j’ai apprécié la fin et ce qu’elle laisse deviner.
    Des bonnes idées et un discours intéressant, mais pas convaincue pour autant.

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