Megalopolis

Réalisation : Francis Ford Coppola 

Casting : Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel, Aubrey Plaza, Shia LaBeouf, Jon Voight, Laurence Fishburne, Talia Shire…

Nationalité : Américain

Genre : Science-fiction, drame

Durée : 2h18

Date de sortie : 25 septembre 2024

Bande-annonce

Synopsis

La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d’arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero. Le premier rêve d’un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées.

Mon avis

Un film aussi sublime que particulier !

Malgré des avis plus que mitigés, il me tardait de pouvoir le découvrir et je dois dire que j’ai beaucoup aimé.

« Ne laissez pas le présent détruire l’éternité. »

Il est évident, on ne va pas se mentir, que ce film n’a absolument rien de typique, ou même de classique, très expérimental, très particulier, il est logique que tout à chacun n’y adhère pas forcément, c’est quelque chose que je peux comprendre, mais personnellement, ce fut pour moi, une découverte magistrale, véritable envolée lyrique, qui m’a beaucoup touchée. C’est avant tout un univers à part entière, totalement original, un monde de science-fiction s’offre à nous, futuriste, au cœur d’un environnement assez bluffant, extraordinaire par ses technologies, par ce qu’il met en place, par les notions qu’il véhicule, se concentrant sur l’architecture de nos villes futures, il aborde par là-même, des questions sociétales et environnementales extrêmement percutantes, dotées d’une véritable réflexion quant à notre propre futur. Malgré un genre effectivement très science-fiction, c’est pourtant dans un empire tout ce qu’il y a de plus antique dans lequel nous allons plonger, digne d’une Rome à la grande époque, qui possède tous les codes que nous pouvions en attendre, alors, je dois dire que ce mélange est assez déstabilisant dans un premier temps, presque antinomique, ça fonctionne pourtant parfaitement et ça nous offre une vision d’autant plus grandiose de cet univers magistral. C’est l’évolution de tout un ensemble, dans sa grandeur, dans sa mégalomanie, mais aussi de sa chute, parce que le pouvoir ne peut rester indéfiniment entre les mêmes mains, les guerres pour l’obtenir sont toujours le point de départ de l’effondrement d’une société, parce que les Hommes que nous sommes, notre cupidité, notre volonté d’être au centre de l’attention, ne peuvent que conduire qu’à notre perte et comme toujours, c’est avec le peuple, que tout va basculer, mais vouloir le manipuler, peut parfois se retourner contre vous. Francis Ford Coppola n’a plus rien à prouver, mais avec ce travail de réalisation en particulier, il n’a clairement pas fait l’unanimité, peu importe ce que l’on pourra lui reprocher, ce qu’il a réussi ici est absolument grandiose, il a pris de nombreux risques, mais à mon sens, son art prend tout son sens ici, tel un ultime hommage, à sa femme, autant qu’à son œuvre globale. Visuellement, c’est un petit bijou, on ne peut pas le nier, maîtrisé dans ses moindres détails, c’est un tableau à part entière que nous allons découvrir, d’une beauté saisissante, extravagante, des effets spéciaux extraordinaires, c’est une véritable claque de tous les instants, presque vertigineuse. En ce qui concerne le scénario, assez complexe, il ne sera peut-être pas assimilable pour tous les publics, il demande effectivement une certaine exigence à son spectateur et même ainsi, il est indéniable que l’on ne peut pas tout comprendre, c’est une telle effusion, c’est si riche, on s’éparpille parfois même un peu trop, pour autant, il est incontestablement d’une intelligence subtile. C’est un récit profond sur la notion du temps, celui qui passe, sans que nous n’y puissions rien, sans que l’on ait de prise dessus, mais c’est avant tout, une histoire bouleversante sur l’amour, celui qui nous fait avancer, celui qui nous fait plonger dans le néant lorsqu’il n’est plus là, lorsque le deuil vient nous l’enlever, autant que celui qui nous fait nous élever toujours plus haut, pour nous guider vers le meilleur, vers un avenir plus serein, plus stable, pour nous, autant que pour le futur de tout un peuple. Quant au casting, là aussi, il est absolument magistral, Adam Driver y est tout simplement exemplaire, quel coup de cœur pour le rôle de Nathalie Emmanuel et Shia LaBeouf y est plus déjanté que jamais.

En bref : Un film qui ne plaira évidemment pas à tout le monde, complexe, exigeant, il demande un certain investissement pour être assimilé, mais même ainsi, il faut parfois lâcher prise, accepter de ne pas tout comprendre, pour profiter pleinement de ce que l’on peut saisir, des messages profonds qu’il véhicule, avec panache, grandiloquence, extravagance, c’est un un spectacle visuellement bluffant, sublime, pour lequel on ne reste finalement pas indifférent et peu importe si nous en ressortons touchés ou non, il provoquera indéniablement une réaction !

9/10

6 réflexions au sujet de « Megalopolis »

  1. Tu en parles fort joliment. Tu as raison, il est plein de panache, de baroque même !

    Je suis ravie qu’il t’ait plus parlé qu’à moi. Je ne l’ai pas détesté, j’ai juste eu l’impression d’être perdue la plupart du temps, alors que pourtant le message venait jusqu’à moi et que j’aimais la folie de l’ensemble. Très étrange et dérangeant, donc.

    Aimé par 1 personne

    1. J’y suis allée accompagnée de mes parents et ton ressenti est quasiment le même que ma mère, en fait, beaucoup ne savent pas s’ils ont aimé ou non, c’est un sentiment étrange !

      Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire