Vingt Dieux

Réalisation : Louise Courvoisier

Casting : Clément Faveau, Maïwène Barthelemy, Luna Garret, Mathis Bernard, Dimitry Baudry, Armand Sancey Richard, Lucas Marillier, Isabelle Courajeot…

Nationalité : Français 

Genre : Drame 

Durée : 1h30

Date de sortie : 11 décembre 2024

Bande-annonce

Synopsis

Totone, 18 ans, passe le plus clair de son temps à boire des bières et écumer les bals du Jura avec sa bande de potes. Mais la réalité le rattrape, il doit s’occuper de sa petite sœur de 7 ans et trouver un moyen de gagner sa vie. Il se met alors en tête de fabriquer le meilleur comté de la région, celui avec lequel il remporterait la médaille d’or du concours agricole et 30 000 euros.

Mon avis

Un film fort de tendresse et de pudeur !

Je ne pensais pas avoir la chance de le voir, ce fut pourtant le cas et quel petit bijou, un vrai coup de cœur.

« C’était le métier de mon père et je ne saurais pas quoi faire d’autre. »

Des films sur le milieu agricole, on commence à en avoir vu quelques-uns, plus ou moins réussis, plus ou moins réalistes, tous montrent les difficultés de plus en plus prégnantes qu’ils peuvent rencontrer, une passion, un métier qui ne fait plus vivre, une solitude extrême qui ne fait qu’aggraver les situations de précarité. Ici, c’est un point de vue un peu différent qui nous est exposé, celui d’une jeunesse qui vit dans ce cadre, une jeunesse qui n’a pas toujours le choix, il y a celle pour qui reprendre le même chemin est une évidence et celle qui ne souhaite que s’en émanciper, mais pour faire quoi, parce que dans des campagnes parfois si reculée, les options s’avèrent assez limitées. Et parfois, c’est la vie qui vous impose ses choix, il faut alors faire avec les cartes qu’elle distribue, ne pas se laisser couler, tout apprendre de cet univers pour lequel vous ne vous destiniez pas, mais qui devient votre seul objectif, parce qu’il faut bien avancer, parce que les responsabilités que vous avez ne vous concerne plus seulement vous. Alors, on ouvre les yeux sur la beauté de ce métier, sur la passion qui anime, cet objectif de bien faire, d’être reconnu pour la qualité de votre travail, de l’amour qu’il faut pour bien le faire, de l’abnégation, des sacrifices nécessaires aussi, parce qu’il n’y a pas de repos, pas de vacances, c’est un quotidien à la fois routinier, mais qui peut réserver de nombreuses surprises. Louise Courvoisier nous livre alors un premier film qui parle vrai, une réalisation pensée comme une immersion au plus près, sans fioritures, sans fard, avec un grain authentique, c’est simplement beau, pur, sans artifices et c’est clairement ce qui fait toute son identité. Visuellement, on laisse toute la place à ces campagnes qui nous font vivre, à ces villages rustiques, brut de décoffrage, mais qui ont pourtant tout compris, qui vivent au gré des saisons, qui se soutiennent dans les moments les plus difficiles, parce qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes, parce que personne ne peut comprendre leurs difficultés, ni leurs petits bonheurs. En ce qui concerne le scénario, tout en simplicité, il ne cherche en rien la complexité bien sûr, il n’a pour but que de mettre en lumière, d’exposer la vérité d’un milieu, dans ses moments les plus sombres, autant que dans ses petites victoires, tout en pudeur, tout en naturel, avec un respect, une admiration, que chacun d’entre nous devrait avoir. C’est un récit fait de douceur, très franc dans ses propos, il fait souvent rire, par cette jeunesse parfois sans filtre, pourtant, cette innocence est bouleversante, parce qu’elle se voit confronter au pire, un tournant qui apporte toute sa profondeur, toute sa sensibilité, qui montre l’amour, l’amitié, avec pudeur, mais toujours dans tout ce qu’il a de plus vrai. Quant au casting, c’est une pépite de talents bruts, le duo Clément Faveau/Maïwène Barthelemy est d’une alchimie saisissante, d’un naturel désarmant et mention spéciale pour la petite Luna Garret, incroyablement touchante.

En bref : Un film qui parle vrai, qui aborde le milieu agricole dans tout ce qu’il a de plus beau, de plus fort, une immersion d’une réalisme percutant, une mise en lumière tout en pudeur, en sensibilité, qui expose un cadre parfois brut de décoffrage, un peu bourru, mais d’une intensité émotionnelle extraordinaire, qui bouleverse dans ses vérités parfois difficiles, parce que le drame est malheureusement de plus en plus présent dans ce milieu et trop souvent passé sous silence !

10/10

4 réflexions au sujet de « Vingt Dieux »

  1. Une petite merveille qui sent bon les fleurs des champs comme le lait caillé. Content qu’il ait su être à ton goût 😋
    Tu m’as donné envie d’en reprendre une tranche. 🧀🐄
    PS : Maïwène Barthélémy est en lice pour les Césars 🤞

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