Des Jours Meilleurs 

Réalisation : Elsa Bennett et Hippolyte Dard

Casting : Valérie Bonneton, Michèle Laroque, Sabrina Ouazani, Clovis Cornillac, Sophie Leboutte, Myriem Akheddiou, Laurence Cottet, Manuel Ginion…

Nationalité : Français, belge

Genre : Comédie dramatique 

Durée : 1h44

Date de sortie : 23 avril 2025

Bande-annonce

Synopsis

À la suite d’un accident de voiture, Suzanne perd la garde de ses trois enfants. Elle n’a plus le choix et doit se soigner dans un centre pour alcooliques. À peine arrivée, elle y rencontre Alice et Diane, deux femmes au caractère bien trempé…Denis, éducateur sportif, va tenter de les réunir autour du même objectif, participer au rallye des Dunes dans le désert marocain. 

Mon avis

Un film profondément touchant !

Je n’étais pas parti pour le voir, mais j’ai voulu tenter et je dois dire que je ne le regrette absolument pas.

« Parce que j’ai envie que le regard sur vous change. »

À mon sens ce serait une erreur magistrale de catégoriser ce film en tant que comédie, s’il en contient une part, il est très loin de se cantonner exclusivement à ce genre, il serait particulièrement réducteur de le penser, tant ce qu’il aborde va beaucoup plus loin et nous offre une expérience bien plus riche, d’une profondeur incontestable. C’est avant tout la mise en avant d’un sujet toujours extrêmement tabou, bien que l’on commence à plus en parler, l’alcoolisme reste une maladie, une addiction que l’on tait encore bien trop, même si l’on peut aisément comprendre pourquoi, il est pourtant terriblement nécessaire de pouvoir en parler librement, de ne plus cacher les souffrances, les dégâts que cela engendrent, à soi, autant qu’à tout un entourage, plus ou moins proche. Ici, on parle plus spécifiquement de l’alcoolisme chez la femme, peut-être plus caché encore, parce que ça ne correspond pas avec l’image que l’on se fait d’elles, ça ne colle pas avec leurs responsabilités, avec ce que l’on attend d’elles, pourtant, elles en souffrent tout autant si ce n’est plus, mais on leur pardonne avec beaucoup moins de facilité, la société posant un regard peut-être plus dur sur elles. Nous serons témoins de ces parcours de vie brisés par l’alcool, de cette spirale infernale dans lequel elles peuvent doucement tomber, suite à un drame ou tout simplement parce que c’est de famille, parce que c’est ce que tout le monde fait, du déni qui les entoure, parce qu’elles pensent que leur consommation est normale, qu’elles peuvent arrêter quand elles veulent, ce sont tous ces mécanismes que nous vivons au plus près. La réalisation d’Elsa Bennett et Hippolyte Dard est pleine de justesse, le sujet n’était pas simple, ils ont pourtant su s’en saisir à bras le corps, avec une grande subtilité, tout en sensibilité, sans jamais en faire trop, ni tomber dans le pathos. Visuellement assez simple, il n’y a évidemment aucunement besoin d’extravagance, au contraire, tout a été misé sur le réalisme, notamment à travers des entretiens qui frôlent quasiment le documentaire, en face à face, sans fards, sans fioritures, des instants d’une grande force et qui viennent nous percuter de plein fouet par leurs vérités. En ce qui concerne le scénario, là non plus, il n’a pas usé de complexité, mais là n’était pas le but, il était au contraire nécessaire de mettre en lumière un sujet sensible, avec toute la finesse dont il faut faire preuve et sans en cacher pour autant les aspects les plus difficiles. En cela, le récit nous prend littéralement dans ses filets, pour nous toucher en plein cœur, parce que ce sont des parcours qui résonnent de multiples vérités, des souffrances auxquelles nous pourrons tous nous identifier et malgré les défaites, malgré les petites victoires, les rechutes, il y a l’espoir, la résilience, celle de parvenir à en sortir grandi, à en sortir tout court. Quant au casting, il est tout simplement merveilleux, Valérie Bonneton, Michèle Laroque, Sabrina Ouazani, des femmes fortes, aux talents incontestables et au milieu d’elles, il y a l’excellent Clovis Cornillac, toujours si juste.

En bref : Un film qu’il ne faut surtout pas cataloguer uniquement de comédie, parce que ce serait bien trop réducteur, bien qu’il y ait de beaux moments de rire, il est surtout question de sujets plus dramatiques, plus réalistes, parfaitement traités, ils viennent nous toucher en plein cœur par les vérités dont ils font preuve, parce que c’est le parcours de beaucoup, avec leurs erreurs et leurs douleurs, mais aussi leurs victoires sur la vie, sur cette maladie dont il ne faut surtout plus faire un tabou !

8/10

2 réflexions au sujet de « Des Jours Meilleurs  »

  1. Je le note mais le sujet me parle tellement que je pense attendre de le voir seule chez moi pour pouvoir faire des pauses en cas de besoin. ça fait tellement de ravage qu’il faut vivre dans une famille dont l’un ou des membres ont cette addiction pour réellement le comprendre… Alors je trouve ça important qu’un film évoque ce problème. Merci pour la découverte.

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