Aux Jours qui Viennent

Réalisation : Nathalie Najem

Casting : Zita Hanrot, Bastien Bouillon, Alexia Chardard, Marianne Basler, Maya Hirsbein, Aurélien Gabrielli, Salim Talbi, Anaël Guez…

Nationalité : Français 

Genre : Comédie dramatique 

Durée : 1h40

Date de sortie : 23 juillet 2025

Bande-annonce

Synopsis

Nice, de nos jours. Laura, la trentaine, essaie de se reconstruire après une relation tumultueuse avec Joachim. Elle mène une vie en apparence tranquille, en élevant seule sa petite fille. Mais l’accident de Shirine, la nouvelle compagne de Joachim, va faire ressurgir son passé.

Mon avis

Un film terriblement réaliste !

Je ne pouvais clairement pas passer à côté, pour de multiples raisons et s’il est difficile, c’est un métrage qui me semble nécessaire.

« Entre lui et toi, il y a la loi. »

Si ce film est indéniablement difficile, c’est avant tout pour son sujet principal, les violences faites aux femmes, toujours plus d’actualité, nous avons l’impression que ce problème ne va qu’en s’empirant, que l’on ne parvient à avoir aucune prise dessus, pas assez pris au sérieux, pas assez de moyens ou lorsque c’est le cas, il est souvent trop tard pour agir et ces drames finissent par faire l’actualité de nos journaux. Passants presque inaperçus, tant ils sont quotidiens, ils finissent par devenir de simples faits divers auxquels nous ne faisons plus attention, banalisés, ils devraient pourtant prendre plus d’ampleur, il est plus que temps d’en faire une priorité, nous pouvons tous agir, dénoncer, protéger à hauteur de nos moyens, témoigner, avant que l’horreur ne frappe toujours plus. Mais c’est psychologiquement que ce métrage vient nous percuter, sur l’emprise de ces hommes, sur le cercle vicieux dans lequel ils enferment leurs victimes, si certaines parviennent à s’en sortir, ce n’est sans séquelles et que faire lorsque la suivante vient sonner à votre porte, l’aider, au risque de représailles, lui faire entendre raison, alors qu’elle ne le veut pas vraiment, malgré les blessures. On comprend alors toute la difficulté de se sortir de cette relation toxique, la culpabilité qu’elle engendre, retomber dans le piège des promesses, des excuses, des sentiments que l’on pense sincères, on devient aveugle et sourd, les conseils ne comptent pas, les souffrances sont bien trop vite oubliées, jusqu’à ce que tout finisse par recommencer. Nathalie Najem nous propose un premier film incroyablement réussi, d’une finesse, d’une justesse assez extraordinaire, un sujet difficile, sombre même, qu’elle maîtrise pourtant avec beaucoup de tact et de sensibilité. Visuellement, si certaines scènes sont effectivement très noires, notamment par les comportements mis en avant, il y a aussi la lumière qui se cache derrière, l’espoir ressurgit à travers la bonté des autres, de ceux qui soutiennent, sans poser de question, juste en étant présent. En ce qui concerne le scénario, il reste assez simple, sans fioritures, il brille avant tout par l’intelligence de son regard, celui d’une survivante, d’une mère célibataire, bien mieux seule, même si le quotidien est difficile, même si elle porte tout sur ses épaules. Alors, c’est un récit qui nous prend aux tripes, qui nous bouleverse par sa justesse, parfois cru, il nous expose les faits sans fards, avec tout ce qu’ils ont de plus vrai et s’il est difficile d’y faire face, il me semble nécessaire de ne rien cacher, d’accepter qu’ils existent, pour pouvoir enfin prendre en main ce fléau. Quant au casting, c’est indubitablement par là qu’il excelle, notamment un Bastien Bouillon terrible de crédibilité, Zita Hanrot y est absolument bouleversante, la fragilité d’Alexia Chardard est percutante et la jeune Maya Hirsbein y est tout simplement extraordinaire.

En bref : Un film terriblement réaliste, qui parvient à mettre en avant toute la psychologie, les mécanismes de l’emprise, celle de la violence qui s’installe peu à peu, sans que l’on y prenne garde, sans que l’on puisse se sortir du cercle vicieux qui s’enclenche, un récit fort de justesse, difficile donc, mais qui montre aussi l’espoir d’un après et qui saura nous bouleverser par la finesse des destins mis en scène !

8/10