Compagnons

Réalisation : François Favrat

Casting : Najaa, Agnès Jaoui, Pio Marmaï, Soriba Dabo, Youssouf Wague, Mouad Habrani, Kevin Boudeau, Sam Louwyck…

Nationalité : Français

Genre : Drame

Durée : 1h50

Date de sortie : 23 février 2022

Bande-annonce : https://youtu.be/9JJFsXUW0-A

Synopsis

À 19 ans, passionnée de street art, Naëlle est contrainte de suivre avec d’autres jeunes un chantier de réinsertion, sa dernière chance pour éviter d’être séparée de ses proches. Touchée par la jeune fille, Hélène, la responsable du chantier, lui présente un jour la Maison des Compagnons de Nantes, un monde de traditions qui prône l’excellence artisanale et la transmission entre générations.

Mon avis

Un film riche d’apprentissages et bouleversant !

J’avais espéré pouvoir le voir, c’est maintenant chose faite et je ne regrette absolument pas, ce fut une magnifique découverte.

« Les mains aussi peuvent être intelligentes. »

Ce film, c’est avant tout, un regard sur notre société, sur notre pays, ce sont des sujets d’actualité forts, des sujets abordés avec beaucoup de réalisme, que ce soit dans le pire, comme dans le meilleur, il saura parler à chacun de nous. Depuis bien longtemps, le travail manuel est dénigré, on ne choisit pas l’artisanat, on y est dirigé par dépit, parce que pour tout le monde, faire des études, c’est mieux, ça prouve que l’on est plus intelligent et au Diable les envies ou besoins du principal concerné. Alors, même s’il y a du progrès, que c’est une idée qui commence à s’éloigner, elle existe malheureusement toujours et à mon sens, ce film est une preuve incroyable de ce que l’on peut retirer d’un tel métier, de l’épanouissement, de la fierté qui fait notre quotidien, malgré des difficultés certaines. Bien sûr, le milieu du compagnonnage est tout à fait particulier, c’est une mentalité à laquelle on n’adhère pas toujours, une vie qui peut paraître presque sectaire, mais c’est aussi une solidarité, un goût du travail poussé à l’extrême et surtout, une valeur sûre dans le milieu de l’emploi. La réalisation de François Favrat est tout en paradoxe, il confronte des univers bien différents, voire totalement opposés, avec beaucoup de talent, dans un duel dans un premier temps, qui va peu à peu se transformer en véritable osmose, lorsque chacun parvient à accepter l’autre. Visuellement, c’est tout en sobriété, dans un réalisme percutant, la laideur se confronte à la beauté et je dois dire que les scènes qui se déroulent autour du métier du verre, du vitrail sont absolument sublimes, ajoutant une véritable poésie dans un monde pourtant bien difficile. En ce qui concerne le scénario, il est absolument parfait à mes yeux, peut-être que certains pourront lui trouver trop de bons sentiments, mais à mon sens, il s’agit d’espoir, celui d’une vie à laquelle chacun pourra prétendre et peu importe d’où il vient, peu importe sa situation. C’est le témoignage percutant de jeunes des cités qui n’ont clairement pas les mêmes chances, laissés pour compte, ils n’ont que peu souvent le choix de leur avenir, mais lorsqu’on leur laisse une chance, ils peuvent être tout aussi exceptionnels que chacun de nous. Quant au casting, il est extraordinaire, j’ai trouvé l’interprétation de Najaa à couper le souffle, Pio Marmaï y est tout en nuances et Agnès Jaoui n’a clairement plus rien à prouver.

En bref : Un film qui aborde des sujets d’un réalisme saisissant, qui fait preuve d’un regard critique sur notre société, démontrant ses failles, mais aussi l’espoir qui existe toujours, le combat pour une vie meilleure, malgré les circonstances, malgré des origines qui ne sont pas simples, avec la volonté et des personnes qui croient en vous, tout est possible !

9/10