La Chapelle du Diable

Un journaliste discrédité tente d’insuffler un second élan à sa carrière après avoir découvert que de nombreux miracles ont eu lieu dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre. Ces mystères relèvent-ils du divin ou peut-être d’une source plus sombre ?

Mon avis

Un film d’horreur qui manque d’aboutissement !

Je l’ai regardé sur Amazon Prime par pure curiosité, n’en attendant pas grand-chose et si j’ai passé un moment sympathique, je reste quelque peu déçue.

« Quand Dieu construit une église, le Diable construit une chapelle à côté. »

En matière de film d’horreur, tout commençait pourtant plutôt bien, sur fond d’une époque de sorcellerie et d’inquisition, le début donnait le ton, on pouvait s’attendre à un univers assez original, intéressant, qui s’éloigne des classiques de possessions, si c’est vrai d’un côté, on retombe rapidement dans certains travers. De plus, l’environnement se voit vite tourné vers la religion, logique, lorsqu’il est question de miracles, des miracles bien réels d’ailleurs, mais qui cachent de bien plus sombres secrets, des guérisons exceptionnelles, qui n’en ont finalement que l’apparence et qui vont se révéler bien moins divines que ce que nous pouvions penser. J’avoue ne pas être une fervente croyante, ce genre de chose a plutôt tendance à me crisper légèrement, pour autant, même si c’est un point que j’ai trouvé répétitif et un peu lourd d’insistance, les coulisses qui entourent ces événements les rendent plus intéressants. Néanmoins, ce que j’ai apprécié, c’est de nous montrer le côté très commercial, totalement assumé par l’Église, de faire de ces lieux de miracles, des sanctuaires, propices à de nombreux commerces, il est terrible de voir comment tout cela fonctionne et à quel point elle peut se servir de la foi, de l’impuissance de ses croyants, prêts à tout pour pouvoir guérir. La réalisation d’Evan Spiliotopoulos reste tout à fait à la hauteur, j’ai notamment beaucoup aimé sa photographie, les couleurs utilisées, évidemment, très sombres, lorsque l’on parle de film du genre, il est également très lumineux, un point qui m’a vraiment plu, que j’ai trouvé presque artistique. Visuellement, les effets spéciaux sont de qualité, quelques scènes sauront gentiment nous faire sursauter, sans que ce soit trop présent, tout est justement dosé et sans jamais tomber dans le too much, ce qui est largement appréciable. En ce qui concerne le scénario, malheureusement, passé la première originalité, on tombe rapidement dans un certain classicisme, sans grande surprise et assez linéaire dans son déroulement, on se doute de la direction qui va être prise. L’intrigue, bien que prenante, devient rapidement redondante, là où le dénouement aurait pu le faire sortir du lot, il vient en quelque sorte cloué son cercueil, avec une finalité que je trouve dommageable, qui aurait gagné en drame et surtout, en réalisme, si un autre chemin avait été choisi. Quant au casting, il est néanmoins à la hauteur, j’ai adoré voir Jeffrey Dean Morgan dans un tel rôle, j’ai eu un vrai coup de cœur pour l’interprétation de Cricket Brown et j’ai beaucoup aimé celle de William Sadler également.

En bref : Un film d’horreur qui avait un beau potentiel, notamment pour l’originalité de son univers, mais qui ne parvient malheureusement pas, à aller au bout de ses idées, retombant dans des travers pour le moins classiques du genre, il nous livre un récit intéressant, mais trop répétitif et qui voit sa conclusion largement bâclée, avec des décisions bien trop naïves !

6/10