The Father

Réalisation : Florian Zeller

Casting : Anthony Hopkins, Olivia Colman, Mark Gatiss, Imogen Poots, Rufus Sewell, Olivia Williams, Ayesha Dharker, Evie Wray…

Nationalité : Britannique, français

Genre : Drame

Durée : 1h38

Date de sortie : 26 mai 2021

Bande-annonce : https://youtu.be/HVCs_ahGpls

Synopsis

La trajectoire intérieure d’un homme de 81 ans, Anthony, dont la réalité se brise peu à peu sous nos yeux. Mais c’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui tente de l’accompagner dans un labyrinthe de questions sans réponses.

Mon avis

Un film percutant terrible de réalisme !

C’est avec beaucoup de retard que j’ai enfin pu voir ce film en location sur Amazon Prime et quelle claque ce fut.

« J’ai l’impression de perdre toutes mes feuilles. »

La vieillesse a longtemps été tabou dans nos sociétés, parce que nous n’avons pas envie de s’y confronter, d’être témoin de la déchéance de nos corps futurs, de ce par quoi nous allons tous inévitablement passer, mais peu à peu, on commence à ouvrir les yeux et à ne plus se voiler la face quant au traitement de nos aînés. Ici, nous serons sûrement dans ce que la vieillesse engendre de pire, la démence, lorsque l’esprit se brise peu à peu, lorsque vous vous perdez vous-mêmes, lorsque votre mémoire se fragmente au fil du temps, avec un peu de chance, sans que vous vous en rendiez compte, parce que le pire, serait justement d’en être parfaitement conscient. Ne plus reconnaître sa propre famille, son propre logement, ne plus se souvenir des drames qui ont fait votre existence, c’est se sentir complètement perdu, avoir peur de tout ce qui vous entoure, parce que tout vous semble étranger, se mettre à douter de tout et même des actes bienveillants de votre famille. Une maladie terrible pour l’entourage également, parce que votre propre parent ne vous reconnaît plus, que parfois, avec les crises, vient la violence, celle des mots prononcés à votre encontre, mais aussi celle plus physique, parce qu’ils ne savent plus ce qu’ils font et que vous êtes la seule présence à blâmer, la seule à qui il est possible de s’en prendre. La réalisation de Florian Zeller est incroyable de talent, je suis bluffée par sa vision des évènements, c’est un quasi huis clos, dans cet appartement qui symbolise la prison de cet esprit malade, oppressant, nous aurons la sensation que les murs sont en mouvement constant et qu’ils deviennent presque nos ennemis. Visuellement, bien que très simple, c’est surtout la façon dont c’est mis en scène, qui fait toute la différence, il nous perd sciemment, il modifie les apparences, pour que nous vivions nous-mêmes cette expérience de perdition, on ne parvient plus à distinguer le vrai, du faux et c’est exactement ce que peuvent vivre les personnes atteintes de ces maladies dégénératives. En ce qui concerne le scénario, il n’est pas forcément compliqué, mais il n’en a pas la volonté non plus, il se concentre véritablement sur l’impact de la maladie, sur la désorientation qui la compose, sur les décisions qu’il faut prendre, parfois à contre cœur. Alors, c’est un récit pour le moins éprouvant, difficile émotionnellement, parce qu’on s’identifie inévitablement, parce qu’on se projette et que l’on compatis à la détresse de tous les partis, c’est une situation terrifiante, pour chacun, sûrement ce que nous pouvons tous vivre de pire, voir un être cher se déliter peu à peu. Quant au casting, il est incroyable de talent, Anthony Hopkins y est absolument magistral et Olivia Colman est sublime d’émotions.

En bref : Un film d’un réalisme saisissant, qui parvient à mettre en lumière les maladies dégénératives du cerveau liées à la vieillesse, à nous immerger dans la prison que peut devenir notre esprit, nous enfermant en nous-même, nous privant de nous-même peu à peu, nous partageant les conséquences dévastatrices d’une telle situation sur l’entourage et l’impuissance que l’on peut ressentir !

8/10

8 réflexions au sujet de « The Father »

  1. Le labyrinthe mental du personnage d’Hopkins (vraiment émouvant) est abordé avec une simplicité et une sensibilité qui terrorise. Une manière de confronter les caprices de la vieillesse, elle-même considérée comme une maladie à un certain niveau.
    Je suis du coup très curieux de découvrir la pièce originale de Florian Zeller après une telle expérience, dont je ne suis pas ressorti indemne. Et bien évidemment, Oliva Colman sublime toujours.

    Aimé par 1 personne

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