The Son

Réalisation : Florian Zeller

Casting : Hugh Jackman, Laura Dern, Vanessa Kirby, Zen McGrath, Anthony Hopkins, Hugh Quarshie, William Hope, Akie Kotabe…

Nationalité : Français, britannique

Genre : Drame

Durée : 2h03

Date de sortie : 1er mars 2023

Bande-annonce : https://youtu.be/bftZGq2qGjE

Synopsis

À dix-sept ans, Nicholas semble en pleine dérive, il n’est plus cet enfant lumineux qui souriait tout le temps. Que lui arrive-t-il ? Dépassée par la situation, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père, Peter. Remarié depuis peu et père d’un nouveau né, il va tenter de dépasser l’incompréhension, la colère et l’impuissance dans l’espoir de retrouver son fils.

Mon avis

Un film poignant et inévitablement difficile !

J’espérais de tout cœur pouvoir le voir, c’est maintenant chose faite et j’en ressors complètement secouée.

« Je veux que quelque chose change, mais je ne sais pas quoi. »

Une fois de plus, c’est un thème profondément tabou qui est abordé, celui des maladies mentales chez les jeunes, qu’ils soient enfants ou adolescents, on ne leur prête généralement pas attention en ce qui concerne les problèmes psychologiques et pourtant, ils souffrent de plus en plus, notamment depuis ces dernières années. Un mal-être grandissant, cette sensation de ne trouver sa place nulle part, que ce soit avec ceux de son âge ou dans sa propre famille, encore plus lorsqu’elle a subi une cassure, tel un divorce, sensation d’être en constant décalage et de ne pas savoir comment réagir, quoi faire pour améliorer cet état. Alors, vient les idées noires, l’automutilation, se renfermer toujours plus, faire semblant aux yeux des autres, ne rien montrer, si ce n’est ces instants où tout explose, où les émotions sont les plus fortes, où le vide se comble de la pire des manières et la violence se libère enfin, après avoir été accumulée beaucoup trop longtemps. Vient la question de l’entourage, comment s’en rendre compte, comment aborder le sujet, comment agir avant que le pire ne survienne, avant qu’il ne soit trop tard, faut-il suivre les conseils, même lorsque l’on a l’impression que notre enfant souffre encore plus, une situation face à laquelle n’importe qui se sentirait impuissant. Florian Zeller nous offre alors une réalisation toujours aussi sublime, avec son œil de metteur en scène, on reconnaît son style, il parvient à mettre en lumière un sujet terriblement complexe, avec talent, avec beaucoup de sensibilité, c’est à fleur de peau, plein de douceur, malgré la dureté des faits. Visuellement sublime, malgré la noirceur des thèmes abordés, c’est riche de lumière, jamais voyeuriste, tout est suggéré, nous ne serons jamais témoins du pire, mais nous en comprendrons pourtant toute la violence, nul besoin de voir pour saisir toute la détresse de ces scènes. En ce qui concerne le scénario, d’apparence très simple, il se concentre sur le réalisme de sujets complexes, il met en avant cette famille morcelée, qui se reconstruit de manière bancale, qui conserve de terribles blessures, peut-être trop longtemps ignorées et qui conduisent alors au pire. Un récit bouleversant, auquel on compatit inévitablement, impossible de juger, on fait tous comme on peut, avec les moyens que l’on a, on agit comme il nous semble bon, avec toute la justesse de nos émotions, même si ce sont des décisions parfois difficiles, insurmontables, alors nous serons pris aux tripes par les épreuves que traversent cette famille, parce qu’elles sont le quotidien de beaucoup d’autres. Quant au casting, il est incroyable, Hugh Jackman y est d’une intensité remarquable, Laura Dern est bouleversante de crédibilité, Zen McGrath est d’une puissance phénoménale et j’ai beaucoup aimé la présence tout en nuances de Vanessa Kirby.

En bref : Un film poignant, incroyablement difficile, par le réalisme de ses sujets, parce que les troubles psychologiques sont encore bien trop souvent tus, que l’on passe encore trop à côté des signes, qu’il est parfois trop tard pour agir, un zoom au cœur d’une famille fragmentée, comme beaucoup d’autres, qui fait au mieux pour se soigner les uns, les autres et qui devra traverser le pire de ce que l’on peut imaginer !

8/10

11 réflexions au sujet de « The Son »

  1. Il y a des cicatrices qu’on fait fait à soi-même et certains qu’on laisse pour d’autres. C’est globalement l’idée de ce film, très rigoureux dans la manière de nous impliquer, en nous demandant de sonder l’esprit d’un adolescent qui braves tous les interdits. Le sujet est primordial, touche aussi bien les foyers aisés que populaires, mais je n’ai pas toujours été happé par la mise en scène. En tout cas, émotionnellement, The Father m’a eu là où The Son est resté plus distant. Peut-être que j’ai déjà trop exploré le sujet dans d’autres films et que celui-ci m’a paru uplus artificielle, mais pas moins important je tiens à le rappeler.

    Aimé par 1 personne

      1. Ce n’est jamais évident de trouver un terrain de jeu, où des parents peuvent s’épanouir et s’élever aux côtés de leurs enfants. Aujourd’hui, il existe tellement de freins aux sentiments qu’on les intériorise trop. On se donne plusieurs visages, à la maison, à l’école et sur les réseaux sociaux. La crise identitaire est toujours présente, mais elle a muté pour devenir encore plus insondable. « The Son » gagne a être entendu sur le sujet et bien sûr, je ne peux qu’imaginer ce qui peut t’effrayer.

        Aimé par 1 personne

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