La Fille du Roi des Marais

Réalisation : Neil Burger

Casting : Daisy Ridley, Ben Mendelsohn, Garrett Hedlund, Brooklynn Prince, Caren Pistorius, Gil Birmingham, Joey Carson, Dan Abramovici…

Nationalité : Américain

Genre : Thriller, drame

Durée : 1h49

Date de sortie : 11 janvier 2024

Bande-annonce

Synopsis

La vie idyllique d’Helena Petterier est mise à mal lorsqu’elle apprend que l’homme qui l’a élevée et gardée en otage pendant 12 ans dans un marécage s’est évadé de prison. Pour protéger son mari et sa fille, Helena va devoir affronter son sombre passé qu’elle a toujours gardé secret et traquer son père, le tristement célèbre Roi des Marais.

Mon avis

Un film extrêmement prenant !

Voilà une sortie Amazon Prime qui m’a immédiatement attirée et j’ai beaucoup aimé la découvrir.

« Parfois, les plus grands monstres résident dans ceux que nous aimons. »

Tout commence comme un film assez classique, une famille qui vit en forêt, loin de tout, de tout le monde, en totale autarcie, jusqu’ici, ça semble déjà vu, un idéal que nous avons pu voir à travers d’autres métrages, mais voilà, les apparences sont trompeuses et rapidement, on se rend compte que cette situation est loin d’être aussi idyllique qu’elle veut bien le faire croire. Alors, c’est une tout autre direction que nous allons emprunter, celle d’un thriller, aux forts accents psychologiques, c’est vraiment en ce sens qu’il se démarque, dans toutes les notions d’ordre moral qu’il met en avant, c’est véritablement dans toutes les questions qu’il traite qu’il parvient à se démarquer et à frapper fort. Effectivement, on se rend compte que lorsque c’est un cadre que nous avons toujours connu, il est difficile de voir le mal qu’il comporte, pour nous, c’est la normalité, celle dans laquelle on a toujours grandi, alors, lorsqu’on vous déracine de ce quotidien, l’ennemi n’est pas celui que l’on vous montre du doigt, mais bien celui qui en vous sauvant, vous arrache de tout ce que vous aviez connu jusqu’à présent. Mais dans des yeux d’enfant, impossible de faire la part des choses, de voir le mal en face, ce n’est qu’en grandissant que l’on comprend, que notre perspective évolue, que l’on voit les évènements avec le prisme de l’âge adulte, avec l’arrivée de sa propre famille aussi, on découvre ce qu’est la vraie normalité, pas celle malsaine, à laquelle on a voulu vous faire croire. La réalisation de Neil Burger est assez superbe, malgré une atmosphère très sombre, l’environnement qui l’entoure est incroyablement lumineux, quasiment en pleine nature, nous serons immergés dans une liberté totale, alors qu’en réalité, il est question de séquestration, une opposition qui fait toute la force de ce métrage. Visuellement, je dois dire que je suis sous le charme, ce sont des paysages extraordinaires, une nature omniprésente, dans toute son ambivalence, parfois violente, elle se fait le parallèle de la nature humaine, dans tout ce qu’elle a de plus marquant. En ce qui concerne le scénario, adaptation d’un roman que je n’ai pas lu, je ne peux juger de sa justesse, mais j’ai particulièrement apprécié son écriture, les questions qu’il met en avant, en plus d’être un thriller très bien mené, c’est avant tout un récit fait d’émotions. On ne mise pas tout sur l’intrigue, qui est finalement assez simple, mais sur son aspect psychologique, sur des liens biaisés, ceux d’un amour parental auquel on ne peut que croire à travers des yeux d’enfant, mais qui va montrer son vrai visage à travers un prisme plus adulte, c’est cette évolution qui viendra apporter toute sa force au récit et toutes ses émotions. Quant au casting, il est à mon sens exemplaire, j’ai adoré découvrir Daisy Ridley dans ce rôle, Ben Mendelsohn est parfaitement crédible et quel plaisir de retrouver Garrett Hedlund.

En bref : Un film qui peut paraître assez classique dans un premier temps, une vision idyllique de la vie, qui va se dévoiler au grand jour, dans toute sa perversité psychologique, cette vie de famille finalement non choisie, imposée de la plus terrible des manières et ses conséquences, parce qu’il est difficile de grandir normalement après ça, de se forger sa propre vérité, d’enlever ses œillères d’enfant, pour enfin comprendre que rien n’était amour, bien au contraire !

7/10

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