To the Moon

Chargée de redorer l’image de la Nasa auprès du public, l’étincelante Kelly Jones, experte en marketing, va perturber la tâche déjà complexe du directeur de la mission, Cole Davis. Lorsque la Maison-Blanche estime que le projet est trop important pour échouer, Kelly Jones se voit confier la réalisation d’un faux alunissage, en guise de plan B et le compte à rebours est alors vraiment lancé…

Mon avis

Un film aussi touchant que passionnant !

Peu médiatisé, il m’a pourtant immédiatement attiré et je ne regrette clairement pas d’avoir pu le voir.

« La Nasa, ce n’est pas seulement un logo, ce sont des gens ! »

On peut se dire que depuis que l’homme a marché sur la lune, nous avons à peu près tout vu, tout su, concernant ce sujet, que ce soit en termes de films, ou autres, on peut penser que tout a déjà été exploité, du plus farfelu, au plus réaliste, pourtant, ici, on parvient à dévoiler un pan que nous ne connaissions que peu et si c’est effectivement basé sur des faits réels, nous restons tout de même dans une fiction. Dans cette course à la conquête spatiale qui se jouait entre les américains et les russes, nous sommes proches de la fin, les échecs des américains ont été retentissants, tragiques même, avec la perte de l’équipage d’Apollo 1, alors, la population commence à s’y désintéresser, à se poser des questions sur le budget que cela demande, d’autant plus que parallèlement, se déroule la guerre au Vietnam, qui elle aussi, vient peser sur le moral de tout un pays. Alors, comment faire pour redorer un blason bien écorné, pour apporter un nouveau souffle à cette conquête, pour que ceux qui y travaillent d’arrache-pied puissent également avoir leur quart d’heure de victoire, que l’on prenne conscience de leur travail, des heures, des sacrifices, du stress qui font leur quotidien, parce que tous sont humains, comme vous et moi, mais leurs erreurs peuvent malheureusement être fatales. C’est la question qui sera au centre de ce métrage, la solution sera l’une des plus grosses campagnes de publicité jamais vue, parce que finalement, la Nasa est un produit comme un autre, qu’il faut la vendre, la sublimer, mais la frontière entre publicité et mensonge se fait parfois très fine, il est alors aisé de la franchir, de faire ainsi plus de mal, que de bien, il est alors bien compliqué de pouvoir faire machine arrière. J’ai particulièrement apprécié la réalisation de Greg Berlanti, délicieusement vintage, il a apporté une photographie absolument sublime, c’est coloré, mais réaliste, c’est l’identité de toute une époque, de toute une génération, pas si lointaine, mais parfaitement rétro. Visuellement, c’est une reconstitution absolument parfaite, les looks, l’architecture, les voitures, tout possède ce goût bien particulier des années 60, c’est une immersion complète, saisissante, qui nous attire d’autant plus au cœur de ce cadre qui faisait battre le cœur du monde entier. En ce qui concerne le scénario, il est superbement écrit, intelligent, intéressant, il nous offre un angle original, qui nous fait découvrir les coulisses de la conquête spatiale, les choix pas toujours reluisants, mais nécessaires, mais aussi le courage de tous ceux qui y ont travaillé, ceux dans l’ombre, qui avaient la responsabilité de ces équipages, dans les bons, comme dans les plus tragiques moments. Alors, c’est un récit étonnamment touchant, fort d’humanité, qui possède également une vraie touche d’humour, d’autodérision, ce sont les petites histoires derrière la plus grande, celles dont personne ne parle, celles qui sont restées anonymes, mais qui méritent pourtant d’être connues de tous. Quant au casting, il est tout simplement parfait, le duo Scarlett Johansson/Channing Tatum est d’une alchimie parfaite, mais j’ai également beaucoup aimé le rôle très ambivalent de Woody Harrelson, ainsi que celui d’Anna Garcia.

En bref : Un film qui offre un regard tout à fait novateur sur la conquête spatiale, qui nous en expose ses coulisses, tout ce qu’il a fallu faire pour pouvoir rester à flot, pour conserver l’intérêt de la population, mais c’est aussi la mise en avant de tous ceux qui ont travaillé dans l’ombre, de leurs responsabilités, qui pèsent si lourds sur leurs épaules, d’autant plus lorsqu’un drame survient, un travail presque ingrat, qui dépend du bon vouloir de quelques-uns et des généreuses donations qu’ils peuvent suspendre à tout instant !

8/10