Le Procès du Chien

Avril, avocate abonnée aux causes perdues, s’est fait une promesse, sa prochaine affaire, elle la gagne ! Mais lorsque Dariuch, client aussi désespéré que sa cause, lui demande de défendre son fidèle compagnon Cosmos, les convictions d’Avril reprennent le dessus. Commence alors un procès aussi inattendu qu’agité, le procès du chien.

Mon avis

Un film aussi déjanté que touchant !

Je n’étais pas forcément partie pour le voir, mais j’ai saisi l’occasion et je dois dire que j’ai passé un très bon moment.

« Le chien est la part du loup avec laquelle on peut vivre. »

À croire que les films de procès sont à la mode actuellement, mais celui-ci sort très clairement du lot, bien qu’il soit basé sur une histoire vraie, il est sûrement bien plus déjanté, plus loufoque que tout ce que nous avons pu voir jusqu’à présent, il pourra même semblait d’une légèreté un peu frivole, mais détrompez-vous, parce qu’il recèle de sujets forts et parfois même assez difficiles. Effectivement, sous ses apparences décalées, sur le ton d’un humour parfois décapant, les réflexions qui en découlent sont d’une justesse effarante, notamment sur les questions de la place des animaux dans nos sociétés, mais aussi l’image de la femme, la maltraitance infantile ou même encore le handicap, autant de sujets complexes, que peut-être un peu trop multipliés. C’est sûrement le seul point à regretter, à trop vouloir en faire, même si la volonté d’aborder des thèmes si importants est honorable, on en vient à s’éparpiller un peu trop, à en survoler certains, qui en deviennent anecdotiques, alors que leur potentiel était pour le moins intéressant. Néanmoins, le sujet principal est porteur de messages qui me semblent absolument nécessaires, en cela, c’est une réussite, il y a encore tellement de progrès à faire concernant la cause animale, eux qui sont encore traités trop souvent comme des objets, des propriétés des Hommes, eux à qui l’on inflige encore tant de sévices, presque en toute impunité, même si les lois commencent seulement à se durcir. Premier film de Laetitia Dosch, qui s’essaye à la réalisation, si tout n’est pas parfait, elle a le mérite d’imposer son style, de mettre en avant sa vision des choses, avec le ton qu’elle avait envie d’utiliser et qui sera, je pense, une identité forte, qui en fera sa patte. Visuellement, c’est vif, c’est coloré, une folie douce qui se ressent dans chaque fibre, un côté foutraque totalement assumé, qui possède de belles idées, bien que ça puisse partir dans tous les sens, c’est un ensemble joyeusement divertissant. En ce qui concerne le scénario, basé sur des faits réels, son point de départ est d’une intelligence rare, c’est ce qui en fera toute sa force, mais il voudra prendre trop de directions en même temps, on sent une volonté de bien faire, d’aborder des sujets primordiaux, importants, mais qui se perdra malheureusement dans un fouillis pas assez maîtrisé. Pour autant, l’intrigue se fait parfaitement rythmée, sans jamais être trop longue, elle saura nous livrer un récit passionnant, bouleversant par de nombreux aspects, aux réflexions fortes, parfois difficiles même, auxquelles personne ne pourra décemment rester indifférent. Quant au casting, il est au rendez-vous, Laetitia Dosch est d’un naturel touchant, François Damiens est aussi barré, qu’émouvant et Jean-Pascal Zadi est absolument parfait dans ce rôle.

En bref : Un film de procès bien loin de tout ce dont nous pouvons avoir l’habitude, plus décalé, plus loufoque, mais derrière ses apparences légères, voire frivoles, ce sont des questions importantes, presque nécessaires, qu’il mettra en avant, avec en point d’orgue, la cause animale, dans tout ce qu’elle a de plus réaliste, de plus percutant et même s’il s’éparpille, par trop de sujets mis en avant, voulant incontestablement bien faire, il saura malgré tout nous toucher en plein cœur par sa finalité !

8/10