Monsieur Aznavour

Réalisation : Mehdi Idir et Grand Corps Malade

Casting : Tahar Rahim, Bastien Bouillon, Marie-Julie Baup, Camille Moutawakil, Hovnatan Avédikian, Luc Antoni, Ella Pellegrini, Victor Meutelet…

Nationalité : Français 

Genre : Biopic

Durée : 2h13

Date de sortie : 23 octobre 2024

Bande-annonce

Synopsis

Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française.

Mon avis

Un biopic absolument magistral !

Je n’étais pas forcément partie pour le voir, mais je me suis laissée entraîner et je dois dire que je ne regrette pas, j’ai passé un excellent moment.

« Si je dois tout négliger pour y arriver, je le ferai ! »

Bien sûr, le nom de Charles Aznavour n’est inconnu pour personne, il parle à toutes les générations, que vous l’ayez connu ou non, que vous soyez jeune ou plus vieux, nous connaissons tous au moins une chanson de son répertoire, il est un véritable symbole de la France, de notre culture et pourtant, nous nous rendons compte que nous ne connaissions pas réellement la personne qui se cache derrière ce monstre de la chanson. C’est en cela que ce biopic est avant tout passionnant, dans tout ce que l’on apprend, de ce petit immigré, arrivé très tôt en France, qui a vécu de rien, si ce n’est entouré de l’amour de ses parents, peu importe la pauvreté, ou la misère, il était entouré de joies, de rêves, de passions, un ensemble qui l’a poussé à voir plus grand, à tout faire pour améliorer le quotidien et peu importe les sacrifices. À mon sens, c’est à travers ce prisme, que nous découvrons pleinement l’artiste, dans cette ambition, qui le pousse peu à peu vers l’égoïsme ou tout du moins, dans cette routine où il ne faut jamais s’arrêter, toujours produire plus, toujours écrire plus, toujours enregistrer, toujours chercher à gagner plus d’argent, mais pas seulement pour être riche, simplement pour être à l’abri de la pauvreté, une envie qui vaut pour lui, autant que pour tous ceux qu’il aime, qui va malheureusement au détriment des véritables gestes d’amour, dont tous auraient pu avoir besoin. Mais à travers son parcours, on se rend compte également de tout ce qu’il a traversé, des premières années marquées par la Seconde Guerre Mondiale, des amitiés fortes, que je ne connaissais pas, des pertes tragiques, qui ont fait de lui ce qu’il est devenu, avec ses failles, mais aussi ses forces, une volonté à toute épreuve, ainsi qu’un courage extraordinaire, celui de ne jamais baisser les bras, malgré les défaites et les déceptions. Quel bonheur de retrouver le duo Mehdi Idir/Grand Corps Malade à la réalisation, j’apprécie beaucoup leur travail et une fois de plus, c’était un pur régal, pourtant, la tâche était ardue, puisque s’attaquer à une telle légende de la musique, pouvait représenter un certain risque. Visuellement, c’est un petit bijou en termes de reconstitution, véritable voyage dans le temps, on voit les années s’écouler, on prend plaisir à retrouver les figures qui ont littéralement marqué cette époque, à les voir évoluer ensemble, mais aussi à se détacher, le succès venant. En ce qui concerne le scénario, malgré une vie conséquente, d’une richesse extraordinaire, à tel point qu’elle pourrait en posséder plusieurs en une seule, l’intrigue est certes, assez longue, mais ne possède aucun temps mort, parce que tout y est abordé, parce qu’il fallait bien ça, pour rendre l’hommage le plus précis possible, le plus juste et le plus réaliste. Alors bien sûr, c’est une intrigue qui met en avant la musique, parce que l’on ne peut pas passer à côté d’un tel répertoire, c’est fait avec brio, mais c’est également l’histoire d’un homme, de sa volonté sans borne, de sa solitude aussi, malgré un entourage omniprésent, un destin bouleversant, avec ses bons, mais aussi ses mauvais côtés et c’est à mon sens, ce qui en fait toute sa justesse. Quant au casting, il est remarquable, avec un Tahar Rahim au sommet de son art, mais j’ai beaucoup aimé le rôle de Bastien Bouillon, ainsi que celui de Camille Moutawakil, tout en discrétion.

En bref : Un biopic tout simplement sublime, qui prenait le risque de s’attaquer à un véritable monument de la musique, à une carrière extraordinaire de longévité, qui l’a fait avec un respect tout en pudeur, tout en mettant en avant les ambivalences de ce personnage, qui a toujours fait en sorte de travailler, ne se reposant jamais sur ses acquis, par peur des lendemains, parce que sa vie lui a appris que tout pouvait s’effondrer, des craintes qui l’ont en quelque sorte isolées, parce que l’argent et le succès ne font malheureusement pas tout !

8/10

10 réflexions au sujet de « Monsieur Aznavour »

  1. Il ne m’intéressait pas outre mesure, l’artiste ne faisant pas partie de ceux que j’ai beaucoup écouté mais une amie m’en a parlé avec beaucoup d’émotions et ton avis confirme que le film a l’air très beau et très touchant. Je ne pensais pas le passé d’Aznavour aussi difficile….

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