The Brutalist

Réalisation : Brady Corbet

Casting : Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce, Joe Alwyn, Raffey Cassidy, Stacy Martin, Emma Laird, Isaach de Bankolé…

Nationalité : Britannique, américain, hongrois 

Genre : Drame

Durée : 3h34

Date de sortie : 12 février 2025

Bande-annonce

Synopsis

Fuyant l’Europe d’après-guerre, l’architecte visionnaire László Tóth arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu’il formait avec sa femme Erzsébet, que les fluctuations de frontières et de régimes de l’Europe en guerre ont gravement mis à mal. Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l’éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren reconnaît son talent de bâtisseur. Mais le pouvoir et la postérité ont un lourd coût.

Mon avis

Un film monumental en tous points !

Il était évidemment difficile de passer à côté, j’ai eu la chance de le voir et je ne le regrette pas.

« C’est la destination qui compte, pas le voyage. »

Voilà un film qui divise allègrement, qui a fait couler beaucoup d’encre, je pense sincèrement qu’on ne peut pas faire dans la demi-mesure, soit on l’apprécie, soit on le déteste, mais c’est indéniablement une œuvre grandiose du 7ème art, comme on en voit peu, une fresque titanesque, qui peut faire peur, mais qui est à mon sens, à découvrir au moins une fois dans sa vie. C’est avant tout, un récit extrêmement fort, un récit de survivants, de ceux qui ont réchappé à la Seconde Guerre Mondiale, même s’ils restent profondément hantés par les horreurs dont ils ont été témoins ou qu’ils ont subi directement, ils ont pu en sortir, c’est le récit de ceux qui ont pu partir, voulant se reconstruire dans un ailleurs pleins de promesses, un pays qui leur ouvre les bras, celui d’un futur plus prospère et plus heureux, les États-Unis. Mais cette volonté, ce renouveau existe-t-il réellement ou n’est-ce qu’un paradis que l’on fait miroiter, c’est malheureusement ce que va découvrir cet homme, lui qui a échappé au pire, perdant absolument tout dans ce conflit, il devra repartir de zéro, essayer de tout recommencer, mais il va rapidement comprendre que l’espoir ne fait pas tout, que ce pays si accueillant en apparences, lui est finalement profondément hostile, parce qu’il est différent, parce qu’être juif, reste une tare aux yeux de certains. Bien sûr, ce n’est pas comparable à ce qui a conduit à la Shoah, néanmoins, l’antisémitisme ambiant est plus insidieux, plus suggéré, on ne dit pas les choses clairement, mais la différence de l’autre se fait sentir, cette supériorité malsaine qu’on leur impose, comme s’ils étaient moins que rien, mais lorsque l’on a besoin d’eux, de leurs talents, ils sont alors bien heureux de faire semblant de les compter parmi leurs amis. La réalisation de Brady Corbet est tout simplement époustouflante, il n’y a pas de termes plus approprié pour la qualifier, tant elle nous submerge, nous englouti dans cette ambiance spectaculaire, c’est une façon de filmer à part entière, un format qui fait toute la différence, un grain unique, c’est une photographie bluffante, tout est minutieusement travaillé, c’est à la fois, chirurgical et majestueux, tout à fait à l’image du courant brutaliste mis en avant ici. Visuellement, c’est une véritable claque, on ne peut que se sentir petit face à l’immensité qui s’en dégage, c’est grandiose, monumental, une fresque à couper le souffle, c’est un jeu de caméra, de lumière, tout est conçu pour nous éblouir, un travail véritablement spectaculaire, qui nous offre une sensation unique et vertigineuse. En ce qui concerne le scénario, bien sûr, il est impossible de passer à côté de sa longueur exceptionnelle, trop pour certains, si je peux comprendre que ça puisse faire peur, je n’ai à aucun moment ressenti de lenteur, parce que ce récit doit se présenter ainsi, pour faire honneur au destin de cet homme, de son histoire, tout a une réelle importance et il me semble essentiel de la vivre pleinement, dans son entièreté la plus fidèle. Nous serons alors les témoins privilégiés de ce par quoi il est passé, de sa résilience, mais également de ses démons, des paradis artificiels dans lesquels il a pu tomber, c’est un parcours tortueux, torturé, fait d’épreuves abominables, presque impensables, mais qui l’ont forgé, lui, sa carrière, son art et c’est dans son dénouement que nous comprendrons tout, que le symbole se révélera dans tout ce qu’il a de plus puissant, de plus bouleversant. Quant au casting, il est aussi magistral que le reste, Adrien Brody fait preuve d’un talent évident, mais c’est Felicity Jones qui m’aura sûrement le plus impressionné, même si Guy Pearce est indéniablement incroyable dans ce rôle pourtant si complexe.

En bref : Un film absolument monumental à tous points de vue, une œuvre qui sort indéniablement du lot, qui marquera longtemps l’histoire du 7ème art, même si elle n’est peut-être pas à la portée de tous, qu’elle ne fera pas l’unanimité, c’est une fresque spectaculaire, grandiose visuellement, elle met en avant un destin particulier, fort d’épreuves, de souffrances, mais également d’une résilience bouleversante, dont aucun d’entre nous ne pourra sortir indemne !

10/10

14 réflexions au sujet de « The Brutalist »

  1. Je suis pleinement d’accord, et ravi de constater que tu as comme moi eu le sentiment de contempler une œuvre majeure de cinéma. La mise en scène est remarquablement maîtrisée, au point de ne jamais laisser ressentir les modeste moyens alloués au projet (au regard du gigantisme de ce qu’il donne à voir). Il est aussi servi par un Adrien Brody magistral, traversé par des thèmes qui résonnent encore dans le monde actuel. Film sur les rapports de domination, le « Brutalisme » du titre ne se limite évidemment pas à l’architecture, mais définit très bien l’idéologie d’un pays qui glorifie les forts et châtie les plus faibles. L’actualité nous le rappelle tous les jours hélas.

    Un grand film qui ne m’a pas ennuyé un seul instant. Tu m’as donné envie de le revoir !

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    1. Je suis tellement d’accord avec toi, ce titre est extrêmement symbolique et pas seulement le reflet de ce courant ! Et je confirme, à aucun moment je ne me suis ennuyée, j’aurais même pu me passer de l’entracte 😉

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  2. Même si je ne le partage pas, je peux entendre ton enthousiasme.
    La longueur que je reproche au film n’est pas une question de peur mais d’ennui et de stagnation au bout d’un moment.
    Je l’ai aussi trouvé très froid à l’image de la vision de l’architecture du réalisateur jeu l’impression. Il n’y a que la fin qui m’a enthousiasmée mais elle reposer plus sur les faits historiques que le film lui-même.
    En revanche, il y a quelques plans plein de poésie qui furent sublimes et inoubliables à mes yeux comme le présentation de sa première réalisation aux Etats Unis, cette bibliothèque 💕😍
    Avis mitigé voire déçu ici donc 😅

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        1. Ah je te rassure, je ne suis pas fan du tout non plus, c’est trop strict pour moi 😂 Pour autant, je comprends le concept et trouve qu’il est admirablement exposé ici !

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  3. Tu me rassures pour la longueur qui tend à m’intimider m’ennuyant vite devant un écran. J’apprécie les oeuvres qui divisent car ce sont souvent celles qui osent des prises de risque et qui marquent longtemps les esprits. Quant à tes propose sur la réalisation, ils titillent grandement ma curiosité !

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  4. Un film évidemment à voir en salles pour ses nombreuses qualités formelles mais également pour la vision de son auteur Brady Corbet qui à reussi un tour de force avec un projet qui lui à pris 7 ans à mettre sur pieds !

    Malheureusement au delà de ses qualités formelles, je serai plus scéptique sur le fait que le film marquera de son empreinte l’histoire du cinéma !
    Le scénario démarre bien mais à mi chemin du film, Brady Corbet semble vouloir parler à tout prix parler de trop de sujets différents avec des sous intrigues qui ne font qu’alourdir le scénario et font perdre complètement le rythme du film.

    Reste heureusement un Adrian Brody toujours aussi impérial et qui porte le film sur ses épaules durant les 3h15.

    Un grand film de cinéma c’est sur …Inoubliable j’en suis moins sur !

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