The Amateur

Réalisation : James Hawes

Casting : Rami Malek, Rachel Brosnahan, Caitriona Balfe, Jon Bernthal, Michael Stuhlbarg, Holt McCallany, Adrian Martinez…

Nationalité : Américain

Genre : Thriller, drame 

Durée : 2h03

Date de sortie : 9 avril 2025

Bande-annonce

Synopsis

Charlie Heller, un cryptographe de la CIA aussi brillant qu’introverti, voit son existence basculer lorsque sa femme décède durant une attaque terroriste perpétrée à Londres. Déplorant l’inaction de sa hiérarchie, il prend alors l’affaire en mains et se met à la recherche des assassins, embarquant pour un dangereux voyage partout à travers le monde pour assouvir sa vengeance.

Mon avis

Un film d’espionnage mais pas seulement !

J’attendais de pouvoir le voir et je dois dire que j’ai passé un très bon moment.

« C’est peut-être mieux de ne pas savoir. »

Nous pensions avoir tout vu des films d’espionnage, tout a été fait ou à peu près, mais celui-ci parvient à faire les choses différemment, je dirais presque que le genre ne sert finalement que de prétexte à une tout autre histoire, qu’il vient simplement en guise d’écrin, pour nous livrer plus réellement une histoire de vengeance à part entière. Bien sûr, le cadre possède pourtant toutes les caractéristiques auxquelles nous pouvions nous attendre, au cœur de la CIA, de ses acteurs de l’ombre, de ceux qui analysent, autant que de ceux qui agissent sur ordres pour éliminer les cibles gênantes, mais également de tout ce qui se cache derrière, de cette zone grise que personne ne veut vraiment voir et encore moins questionner. Alors, le fond est effectivement très classique sur le papier, presque austère, froid, chirurgical, une aura complotiste parvient même à se faire une petite place, mais finalement, malgré de véritables enjeux, tout ne sert qu’à alimenter la vengeance d’un homme qui met le pied dans un sac de nœuds sans véritablement le vouloir, lui qui ne cherche que la justice pour la femme qui faisait tourner son monde. C’est bien là tout l’intérêt, toute cette ambiance géopolitique devient très secondaire, c’est ce parcours précis que l’on suit avec ferveur, celui de cet homme à l’opposé de l’image que l’on peut se faire d’un agent secret, le gratte-papiers par excellence, l’intello de service, plutôt que l’homme de terrain, mais il accomplira sa mission à sa manière, avec son cerveau, plutôt qu’avec ses muscles, parce que ce n’est pas lui et aussi parce que psychologiquement, il ne parvient pas à dépasser certaines limites morales. La réalisation de James Hawes est tout à fait à la hauteur, il maîtrise tous les codes du genre, peut-être un peu trop même, c’est effectivement une atmosphère assez froide, même par sa photographie et si le genre est en adéquation avec cet aspect, nous aurions peut-être pu apprécier un peu plus de chaleur, plus de spontanéité. Pour autant, visuellement c’est réussi, les scènes d’action sont choisies avec soin, loin d’une certaine surenchère qui aurait pu être attendue, elles sont judicieusement dosées et terriblement bien chorégraphiées, pour nous livrer un spectacle des plus prenant. En ce qui concerne le scénario, si j’ai aimé certains aspects, d’autres ont pu me déranger, j’ai eu la sensation que toute cette atmosphère d’espionnage n’avait finalement que peu d’intérêt, comme un écran de fumée trop complexe, qui a pour vocation de nous cacher l’essentiel. En réalité, l’intrigue se suffisait à elle-même, cette histoire de vengeance est assez prenante à elle seule, le reste vient plus volontiers parasiter ce récit de deuil, lui enlever une certaine part d’émotions même, alors qu’elle est profondément touchante, pleine d’humanité et d’une universalité à laquelle chacun d’entre nous pourra s’identifier. Quant au casting, il est absolument excellent, Rami Malek tient presque exclusivement le film sur ses épaules, même si Laurence Fishburne vient apporter son aura à l’ensemble, tous deux dans un jeu de nuances assez impressionnant.

En bref : Un film d’espionnage dont le genre vient essentiellement servir d’écrin à une toute autre histoire, une histoire de vengeance, celle d’un homme qui a littéralement perdu son monde, un récit qui se suffisait à lui-même, terriblement émouvant, humain, il s’est vu quelque peu amoindri par cet aspect complexe d’un cadre d’espionnage qui ne sert finalement pas à grand-chose et qui, s’il est effectivement agréable à quelques occasions, viendra malheureusement nous détourner de l’intérêt réel de ce parcours vengeur si intense !

8/10

12 réflexions au sujet de « The Amateur »

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