The Phoenician Scheme

Réalisation : Wes Anderson

Casting : Benicio Del Toro, Mia Threapleton, Michael Cera, Riz Ahmed, Tom Hanks, Bryan Cranston, Mathieu Amalric, Richard Ayoade…

Nationalité : Américain 

Genre : Action, comédie dramatique 

Durée : 1h41

Date de sortie : 28 mai 2025

Bande-annonce

Synopsis

1950. Anatole « Zsa-zsa » Korda, industriel énigmatique parmi les hommes les plus riches d’Europe, survit à une nouvelle tentative d’assassinat. Ses activités commerciales aux multiples ramifications, complexes à l’extrême et d’une redoutable brutalité, ont fait de lui la cible non seulement de ses concurrents, mais aussi de gouvernements de toutes tendances idéologiques à travers le monde et, par conséquent, des tueurs à gages qu’ils emploient.

Mon avis

Un film aussi beau qu’un peu abstrait !

Je souhaitais absolument le découvrir et si ce fut une expérience certaine, je ne suis pas totalement convaincue.

« Moi, je me sens très en sécurité. »

C’est dans un tableau à part entière que nous allons plonger, indéniablement une œuvre d’art, un décor millimétré, où tout est pensé, des tons pastels reconnaissables entre mille, mais si c’est incontestablement beau, c’est aussi à l’image de certains courants artistiques, un peu abstrait, pas entièrement compréhensible et ça peut clairement dérouter. S’il n’y a pas forcément un sujet principal qui se détache, je pense surtout qu’il ne faut pas chercher à tout appréhender, il faut se laisser porter par la folie, par cette loufoquerie omniprésente en filigrane et réussir à attraper au vol les idées qui s’en dégagent, tous ces petits éléments que l’on parvient à lire entre les lignes, avec délicatesse, comme s’ils étaient trop timides pour se montrer vraiment. C’est ainsi la mise en avant d’une relation père-fille, de l’héritage que l’on laisse derrière soi, plus encore, des liens que l’on tisse avec ses enfants, de l’amour qu’on leur donne, on comprend que ce n’est pas toujours inné, loin de là et que c’est un véritable apprentissage, parce qu’il faut finalement prendre le temps de comprendre l’autre, de l’apprivoiser et le temps, c’est quelque chose de rare à notre époque, on court toujours après, au risque de passer à côté de tant de choses. Dans notre société où l’argent, le travail sont les clés du succès, où il faut toujours plus en gagner, comme si c’était le secret du bonheur, c’est finalement lorsque l’on risque de tout perdre, que l’essentiel surgit, un moyen de nous remettre les pieds sur terre et de remettre au centre de nos priorités ce qui importe vraiment. La réalisation de Wes Anderson est égale à elle-même, un petit bijou, une toile où les moindres détails ont leur importance, sont travaillés, maîtrisés, il ne laisse jamais rien au hasard et nous produit une œuvre dont lui seul a le secret. Alors, visuellement, il n’y a rien à dire, c’est sublime, c’est pétillant, c’est abracadabrantesque, c’est fou, mais, c’est sans réelle surprise, c’est ce que nous nous attendions à voir et si on apprécie l’ensemble, on peut regretter qu’il ne possède pas plus d’âme, de profondeur. En ce qui concerne le scénario, bien sûr qu’il possède la complexité de son auteur, mais à mon sens, l’erreur serait de chercher à en percer tous les mystères, il faut un certain lâcher prise, pour se laisser porter par son effusions d’idées et de sujets, sans vouloir à tout prix mettre le doigt sur toutes les explications. L’intrigue est riche de folie, totalement rocambolesque, dotée d’un humour caustique absolument irrésistible, les relations qui se tissent entre nos héros sont touchantes, mais l’on reste malheureusement trop à distance, ça manque de chaleur, de profondeur et on peut regretter de finalement ne pas aller plus loin dans les émotions. Quant au casting, il est évidemment exceptionnel, à mon sens, c’est le duo Benicio Del Toro/Mia Threapleton que tout repose, mais j’étais très heureuse de découvrir Michael Cera dans un tel rôle.

En bref : Un film expérimental indéniablement, une œuvre d’art visuellement où chaque détail est maîtrisé, un tableau contemporain, mais qui possède également ses défauts d’être trop abstrait parfois, où tout n’est pas forcément très lisible, mais il faut également savoir lâcher prise, pour se laisser porter par la folie ambiante, ne pas vouloir tout comprendre, pour appréhender l’essentiel, l’importance de la famille, dans une société dictée par l’argent et si l’on regrette un manque d’émotions certain, on reste touché par cette idée !

7/10