Rapaces

Réalisation : Peter Dourountzis

Casting : Sami Bouajila, Mallory Wanecque, Jean-Pierre Darroussin, Valérie Donzelli, Andréa Bescond, Stefan Crepon, Gilles Cohen, Samuel Jouy…

Nationalité : Français 

Genre : Thriller 

Durée : 1h44

Date de sortie : 2 juillet 2025

Bande-annonce

Synopsis

Samuel, journaliste, et Ava, sa fille et stagiaire, couvrent pour leur magazine le meurtre d’une jeune fille attaquée à l’acide. Frappé par la brutalité de ce meurtre, ainsi que par l’intérêt de sa fille pour l’affaire, Samuel décide de mener une enquête indépendante, à l’insu de sa rédaction, et découvre des similitudes troublantes avec le meurtre d’une autre femme…

Mon avis

Un film effrayant de réalisme !

Une séance unique dans mon cinéma, j’y suis allée par pure curiosité et j’en suis ressortie profondément marquée.

« Tu sais ce qui manque ? Des histoires qui finissent bien. »

Pourtant, au début, on prend la situation un peu à la légère, c’est presque un peu drôle, mais très rapidement, la réalité va se faire jour, la réalité du travail de journaliste d’enquête, celui qui va sur le terrain, qui creuse la moindre piste, qui va plus loin que certains policiers même, quitte à aller trop loin, à faire preuve de méthodes peu glorieuses, ou de manipulations que nous aurons beaucoup de mal à cautionner. Du journalisme à sensation, c’est ce que nous pourrons penser, néanmoins, lorsque nous aussi, nous prenons le temps de creuser un peu plus, de voir l’investissement dont ils peuvent faire preuve, de comprendre qu’ils ne cherchent que la vérité et de ce fait, à aider vraiment à faire entendre les victimes, à trouver les coupables et surtout, à donner des réponses à ceux qui restent, c’est tout un univers qui se dévoile. C’est un monde terriblement sombre qui s’ouvre à nous, terrifiant de réalisme, il sonne malheureusement très juste en termes d’actualité, c’est le portrait de notre société, de ses monstres les plus abjects, mais qui deviennent pourtant de plus en plus nombreux, de ces nouveaux idéaux qui pullulent et de la violence dont ils font preuve. Un ensemble qui fait froid dans le dos, une immersion glauque, oppressante, dont la noirceur vient comme nous engluer, c’est une tension qui se fait de plus en plus forte, devenant presque insupportable, parce que l’on sent que tout peut arriver, que rien ne peut les arrêter et qu’ils sont prêts à tout, pour faire entendre leur voix. La réalisation de Peter Dourountzis est d’une efficacité redoutable, elle possède, un grain particulier, un aspect presque rétro, une photographie vraiment unique en son genre, presque âpre, d’une évidente obscurité, elle parvient à nous captiver, pour ne plus nous lâcher. Visuellement, c’est une plongée absolument saisissante, une atmosphère très particulière qui nous prend aux tripes, volontairement très sombre, il joue avec nos peurs les plus primaires et on comprend aisément que de vrais monstres peuvent se cacher dans le noir, agissant de la pire des manières. En ce qui concerne le scénario, s’il peut paraître assez simple dans un premier temps, il dévoilera tout son potentiel au fil des minutes, nous immergeant dans un thriller poisseux, psychologiquement intense et dont nous ne pourrons pas sortir indemnes. C’est une intrigue qui monte crescendo, mais qui va rapidement nous prendre dans ses filets, avec des scènes difficiles, poignantes et ainsi, dans ses derniers instants, la tension se fera quasiment insoutenable, nous plongeant dans une course contre la montre absolument éprouvante, dont nous ressortirons littéralement, le souffle coupé. Quant au casting, il est tout simplement parfait, j’ai adoré le rôle de Sami Bouajila, Mallory Wanecque ne fait que confirmer son talent et j’ai été très touchée par le rôle de Jean-Pierre Darroussin.

En bref : Un film terrifiant de réalisme, qui nous plongera au cœur d’une enquête qui dévoilera les pires aspects de notre actualité, la montée d’une violence qui gagne de plus en plus de terrain, des idéaux abjects, mais qui font pourtant de nombreux élus, le tout dans une atmosphère étouffante, rythmée d’une tension qui devient quasiment insoutenable dans son dénouement et dont nous ne pourrons ressortir indemnes !

9/10

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