Alpha

Réalisation : Julia Ducournau

Casting : Mélissa Boros, Tahar Rahim, Golshifteh Farahani, Emma Mackey, Finnegan Oldfield, Louai El Amrousy, Jean-Charles Clichet, Christophe Perez…

Nationalité : Français, belge 

Genre : Drame 

Durée : 2h08

Date de sortie : 20 août 2025

Bande-annonce

Synopsis

Alpha, 13 ans, est une adolescente agitée qui vit seule avec sa mère. Leur monde s’écroule le jour où elle rentre de l’école avec un tatouage sur le bras.

Mon avis

Un film coup de poing quasiment hypnotique !

Voilà une sortie qui m’intriguait terriblement et de laquelle je suis sortie avec un presque coup de cœur.

« S’il t’arrive quelque chose, ça m’arrive à moi aussi. »

C’est dans un univers tout à fait particulier dans lequel nous allons plonger, qui paraît contemporain au nôtre, mais qui possède des accents fantastiques, presque post-apocalyptique également, le tout, qui dessinant un monde presque irréel, dont on ne sait pas vraiment si ce que nous voyons est vrai ou le reflet d’un rêve, d’une illusion peut-être également. Une sensation qui va perdurer tout au long du métrage, qui en fait son essence même, c’est une atmosphère à part entière dans laquelle nous plongeons, en immersion totale, une expérience viscérale, dans laquelle nous acceptons de lâcher prise complètement, pour vivre les évènements pleinement, sans compromis et avec toute l’intensité, tout l’engagement que ça demande. C’est un monde rongé par la maladie, par une épidémie qui ne dira jamais son nom, mais dont les échos ne peuvent que résonner du Sida, notamment par ses débuts, dans les années 90, mais pire encore, dans le regard de ses premières victimes, traitées comme des pestiférés, abandonnées à leur propre sort, parfois même par les médecins, jugées, sur l’autel de rumeurs et de méconnaissances, qui confinent à la bêtise. Alors, à travers une double temporalité, c’est les traumatismes transgénérationnels qui sont mis en exergue, ces secrets qu’il faut taire à tout prix, cette douleur dont personne ne parle, mais que chacun ressent, tel le poids qui vous empêche d’avancer et cette peur que tout recommence, celle qui vous conduit aux décisions les plus extrêmes. Je fais ma première excursion dans le travail de réalisation de Julia Ducournau et je dois dire que ce fut une véritable claque, une expérience à part entière, qui prend aux tripes, qui ne fait pas dans la dentelle, exigeante, elle demande un véritable investissement à ses spectateurs. Visuellement, c’est absolument saisissant, dès le premier gros plan, nous savons que rien ne nous sera épargné, c’est d’une puissance rare, percutant, riche de symboles, tant dans les effets de cette maladie, qui semblent presque beaux, poétiques, que dans cette poussière rouge, omniprésente et tellement dérangeante, lorsque nous comprenons enfin à quoi elle correspond. En ce qui concerne le scénario, il possède une intelligence incroyable, évidemment complexe, il ne sera pas adapté à tous les publics, il faudra y être sensible, pour en comprendre toutes les nuances et encore, loin de moi l’idée de prétendre avoir tout compris, puisqu’à mon sens, l’intérêt ici, réside également dans les interprétations que nous nous ferons tous. Ainsi, c’est un récit bouleversant qui nous est partagé, au cœur des souffrances d’une famille, rongée par la toxicomanie d’un de ses membres, mais nous le savons, c’est tout l’entourage qui finit par en souffrir et ces douleurs vont parcourir les générations, les hanter, gangréner les relations, qui vont se fonder sur des non-dits, sur des secrets et sur la honte, celle qui semble se lire sur chacun d’eux. Quant au casting, il est absolument extraordinaire, Tahar Rahim y est exceptionnel d’intensité, je suis toujours aussi bluffée par l’interprétation de Golshifteh Farahani et que dire du talent incroyable que révèle Mélissa Boros.

En bref : Un film qui ne fait pas dans la demi-mesure, une expérience viscérale, d’une intensité percutante, une atmosphère à part entière, qui navigue constamment entre rêve et réalité, une note de fantastique, de post-apocalyptique, pour un monde suffocant, tant dans ses souffrances, dans ses catastrophes, que dans le comportement des autres, de ceux qui jugent, qui harcèlent, participant pleinement aux douleurs psychologiques de cette société malade !

9/10

9 réflexions au sujet de « Alpha »

    1. Honnêtement, je pense avoir commencé par le moins extrême justement, celui-ci est très soft visuellement, pas de body horror en tout cas, il te plairait peut-être plus !

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  1. De nombreux problemes entourent le film néanmoins on à quand meme à faire à une cinéaste qui nous livre au moins un concept orginale pour traiter ce sujet épineuX

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