Springsteen : Deliver Me From Nowhere

Réalisation : Scott Cooper

Casting : Jeremy Allen White, Jeremy Strong, Paul Walter Hauser, Stephen Graham, Gaby Hoffmann, Odessa Young, Marc Maron, Johnny Cannizzaro…

Nationalité : Américain 

Genre : Biopic, drame

Durée : 2h

Date de sortie : 22 octobre 2025

Tout public 

Bande-annonce

Synopsis

La genèse de l’album “Nebraska” au début des années 80, période au cours de laquelle le jeune musicien, sur le point d’accéder à une notoriété mondiale, lutte pour concilier les pressions du succès et les fantômes de son passé.

Mon avis

Un biopic absolument passionnant !

J’espérais pouvoir le voir et je dois dire avoir passé un très bon moment en sa compagnie.

« Le seul refuge que tu auras jamais est en toi. »

Le biopic est toujours un exercice délicat, il est difficile de parler de toute la carrière d’un artiste, bien souvent, il faut faire un choix, ici, nous nous concentrons sur la création d’un album en particulier, un album presque décisif pour Bruce Springsteen, une période aussi prolifique, que difficile pour l’homme derrière la star. Justement, ce qui saute aux yeux dans ce métrage, c’est le fait de s’être focalisé sur l’homme, plutôt que sur son image d’icône du rock, de bête de scène, sur ce qui se cache derrière et qui sera sûrement à l’opposé de tout ce que nous pouvions imaginer, nous apportant une vision bien différente de ses textes, de sa carrière. De fait, il y a finalement très peu de scènes qui témoignent de ses performances scéniques, mais nous serons plutôt les témoins privilégiés de sa créativité, nous serons au plus près de son intimité, de son état d’esprit, de ce qui le pousse à écrire, à livrer ses états d’âme et c’est là toute l’importance du film. C’est finalement une ambiance psychologiquement assez sombre, difficile, parce qu’elle parle avec justesse de la dépression, de cette maladie insidieuse, qui existe, malgré le succès, malgré toute la richesse possible, c’est un monstre tapi, contre lequel il faut sans cesse lutter et c’est une perspective qui nous fait voir les événements avec un tout autre regard. La réalisation de Scott Cooper est assez sublime, il a su mettre en lumière les contrastes de cet artiste, avec une photographie parfaitement soignée, il a assumé ses choix artistiques, pour nous livrer une vision peu connue et bien différente de ce que nous pouvions imaginer. Visuellement, il est intéressant de mettre en exergue les différences entre l’artiste incroyable qu’il est sur scène, à travers des shows bluffants d’interprétation, d’implication et les scènes plus intimistes de la vie de l’homme, celui qui vibre pour les choses simples, qui ne rêve que d’anonymat, de simplicité. En ce qui concerne le scénario, s’il possède la simplicité des biopics, son véritable intérêt réside dans ce qu’il met en avant, dans les émotions, dans l’angle abordé et c’est ce qui fait indéniablement sa force. La facilité n’a pas été choisie, il aurait été plus évident de mettre en avant les succès, les apparences de l’artiste, mais non, ici, c’est justement ce qui se cache derrière que nous cherchons à creuser et le récit en devient tellement plus profond, tellement plus réaliste, plus humain, parce que finalement, c’est un homme comme les autres, avec ses blessures, ses monstres contre lesquels il est difficile de lutter, les erreurs qu’il a peur de reproduire, l’empêchant d’avancer. Quant au casting, il est parfaitement choisi, je suis littéralement sous le charme du talent de Jeremy Allen White, j’ai été très touchée par Jeremy Strong et j’ai beaucoup aimé la sensibilité d’Odessa Young.

En bref : Un biopic qui n’aura pas choisi la facilité, cherchant à aller au-delà des apparences, au-delà de cette façade de l’artiste, bête de scène que nous connaissons tous, pour s’attacher à l’homme qui se cache derrière, d’une psychologie finement ciselée, il met en avant les souffrances, les démons, toute l’humanité, l’universalité de ce qu’il traverse et c’est à mon sens, tout l’intérêt de ce film, toute sa force, celle de nous livrer un récit bouleversant, qui nous fera voir la carrière de cet artiste, avec un œil bien différent !

8/10

8 réflexions au sujet de « Springsteen : Deliver Me From Nowhere »

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