Et au Milieu coule une Rivière

L’histoire de deux frères, Norman et Paul Maclean, élevés au début du siècle sous le signe de la religion presbytérienne et de la pêche à la mouche, deux disciplines d’une égale rigueur qui façonneront leur vision du monde.

Mon avis

Un film sur le temps qui passe !

Nouvelle séance du cycle à revoir de mon cinéma et ce fut une nouvelle superbe découverte pour moi.

« Pourquoi ceux qui ont le plus besoin de nous, refusent-ils toujours notre aide ? »

Si j’en avais beaucoup entendu parler, je ne l’avais encore jamais vu, j’ai donc plongé à corps perdu dans ce film où coule la rivière, véritable ode à la nature, à la patience qu’elle peut nous demander, à ce temps qui s’écoule au fil des saisons, avec lequel nous devons invariablement faire avec, vivant à son rythme et aux sons de la vie dont elle recèle. C’est à mon sens là, son véritable point fort, cette immersion dans la beauté de ses paysages, ceux sur lesquels l’homme n’a pas encore marqué son empreinte, ceux qui ont su rester aussi sauvages que possible et dont nous pouvons profiter, avec tout le respect qui lui est dû, dans toute sa gloire la plus extraordinaire. Ainsi, Robert Redford a su lui apporter toutes ses lettres de noblesse, mettre en avant sa lumière, cette vie qui fourmille dans chacun de ses éléments, son travail en est un véritable hommage, nous offrant un spectacle visuel de tous les instants et un voyage dont nous sortirons avec des étoiles plein les yeux. Personne n’aurait pu prédire que des scènes de pêche à la mouche pourraient sembler si artistiques, si paisibles, pourtant, ce fut le cas, elles parviennent à véhiculer tant de messages, tant d’émotions, ce sont des instants presque suspendus, hors du temps, qui viennent nous cueillir et qui apportent cette innocence perdue, que l’on peut retrouver, l’espace de quelques heures. C’est un ensemble merveilleusement porté par ses acteurs, Craig Sheffer, Brad Pitt, mais aussi Tom Skerritt et Brenda Blethyn, chacun apporte l’âme à ce récit, ils sont les interprètes d’un récit semi-autobiographique qui viendra nous toucher en plein cœur, par sa justesse, par ce qu’il souhaite transmettre, doté d’une mélancolie saisissante, il saura parler à chacun d’entre nous, tant ses sujets sont universels.

En bref : Un film qui tient sa force dans sa vision de la nature, actrice principale de cet univers, nous y plongeons avec bonheur, de manière tellement paisible, elle vient nous cueillir par sa beauté, mais aussi par sa force tranquille, elle servira de cadre à un récit sur le temps qui passe, sur ce paradis perdu qu’est l’enfance, sur ces instants d’innocence que l’on regrette et sur les responsabilités qui viennent nous peser, une fois devenus adultes !

9/10