Le Passager n°4

Un huis clos spatial intéressant !

J’attendais beaucoup de ce film Netflix et bien qu’il ne soit pas sans défaut, j’ai néanmoins passé un bon moment.

« Nous faisons les premiers pas, pour pouvoir faire de Mars notre seconde maison. »

Nous voilà en partance pour Mars, dans l’optique de la coloniser, que les habitants de la Terre puissent avoir une seconde chance, après avoir bien détruit leur propre planète, bien évidemment. Nous serons exclusivement plongés dans cette mission spatiale, dans ce vaisseau conçu pour une toute petite équipe de trois maximum, des scientifiques, qui vont devoir tester ce qui est viable ou non, sur cette nouvelle planète. Un huis clos quasiment constant, angoissant par l’exiguïté dans laquelle on évolue, si ce n’est quelques scènes en extérieur, dans cet espace hostile, inhospitalier et terrifiant, par de nombreux aspects. Mais que faire lorsque l’on a atteint le point de non-retour et qu’un accident vient compromettre la survie même de l’équipage, en plus du simple voyage vers cet ailleurs, qui paraît donc, totalement inaccessible. La réalisation de Joe Penna m’a beaucoup plu, elle est délicieusement immersive, le cadre est magnifiquement adapté, on y croit et on sent tout le danger qui réside dans cet environnement bien particulier. Visuellement, c’est sublime, les effets spéciaux sont peu nombreux, mais utilisés à très bon escient, pour des scènes pour le moins impressionnantes, voire poignantes pour l’une d’entre elle. En ce qui concerne le scénario, le postulat de départ est excellent, original, il était prometteur, mais a malheureusement quelques défauts, qui viennent assombrir le tableau. Effectivement, il peut manquer de cohérence, certains éléments étant trop invraisemblables, on a du mal à y croire vraiment, à concevoir que ce soit possible et que des professionnels aient pu passer à côté de tant de choses. On peut noter un rythme également assez aléatoire, trop lent, il peut paraître ennuyeux, même si ça a un véritable intérêt dans la mise en place de l’atmosphère, c’est un peu trop, pour être totalement captivant. À mon sens, c’est aussi un point non négligeable pour mettre en lumière toute la psychologie de ce récit, toutes les questions, pour le moins très humaines, qui nous serons livrées et qui représentent le véritable point fort de cette fiction. L’éthique, le sacrifice, tout faire pour sauver l’autre, ou au contraire, le mettre de côté, prendre la place du condamné ou le laisser garder ce rôle, pour au moins mettre à l’abri ceux qui seront utiles pour la mission. Des problématiques qui sont elles, parfaitement exploitées, qui nous offrent une émotion intéressante, celle que l’on pouvait attendre et qui apporte toute la dimension, la profondeur de cette intrigue. Quant au casting, il est excellent, Toni Collette y est parfaite, j’ai adoré le rôle d’Anna Kendrick, Daniel Dae Kim est tout en ambivalence et Shamier Anderson est tout à fait à la hauteur.

En bref : Un huis clos de science-fiction qui avait un postulat de départ original, sortant de l’ordinaire, il était peut-être trop ambitieux, il n’est pas parfait, quelques incohérences, un rythme trop inégal, il a néanmoins de vraies qualités, notamment une intrigue psychologique extrêmement prenante et qui nous livre un panel d’émotions tout en intensité !

7/10