American Girl

Ani FaNelli, New-Yorkaise à la langue bien pendue, semble tout avoir pour être heureuse, un poste convoité à la rédaction d’un magazine réputé, une garde-robe à tomber et un mariage de rêve prévu à Nantucket. Mais quand le réalisateur d’un documentaire l’invite à raconter sa version du terrible incident survenu au prestigieux lycée Brentley durant son adolescence, Ani doit affronter une sombre vérité qui menace la vie qu’elle s’est bâtie au prix de tant d’efforts.

Mon avis

Un film aussi difficile que bouleversant !

C’est une sortie Netflix qui m’a immédiatement fait envie et sans surprise, j’ai passé un excellent moment en sa compagnie.

« Le passé n’est jamais mort. Il n’est même pas passé. »

C’est au cœur de la jeunesse que nous allons plonger, une adolescence peu reluisante, faite de tout ce que l’on peut imaginer de pire, harcèlement, fêtes à gogo, beuveries et malheureusement, viols, une image que l’on pourra penser cliché, mais qui représente le quotidien de beaucoup. Et au milieu de tout ça, l’un des pires fléaux qui existent aux États-Unis, les tueries de masse dans les établissements scolaires, alors que nos enfants devraient y être en sécurité, les parents doivent penser au pire pour eux, quitte à leur expliquer comment se servir de sac à dos par balles. Parce que tout peut arriver là-bas, parce qu’ils peuvent perdre la vie, alors qu’ils auraient dû être en sécurité, c’est impensable pour nous, pourtant, c’est leur quotidien, celui de pères, de mères, qui ont la boule au ventre, en envoyant leurs enfants étudier et apprendre. Bien sûr, ce métrage n’excuse en rien ce genre d’événements dramatiques, néanmoins, il pose des mots terrifiants sur ce qui peut engendrer de telles décisions, rien n’est pardonnable, pour autant, on comprend que la souffrance extrême, peut malheureusement conduire aux plus extrêmes des actes également. J’ai particulièrement aimé la réalisation de Mike Barker, il a su mettre en avant le contraste particulièrement violent d’un univers d’apparence riche, bourgeois et de tout ce qui se cache en coulisses, du clinquant d’un côté, de la brutalité de l’autre, parce que derrière le vernis, il y a bien des traumatismes. Visuellement, on retrouve ce contraste, cette opulence qui ne sert que de camouflage, qui cache une noirceur saisissante, palpable, une violence inouïe, certaines scènes en seront presque insupportables, mais c’est malheureusement la réalité d’un quotidien. En ce qui concerne le scénario, je l’ai trouvé parfaitement écrit, entre présent et passé, nous allons naviguer entre de multiples flash-back, qui auront une utilité primordiale, ils seront le guide de ce qui a conduit à une telle situation, le fil rouge pour comprendre comment on a pu en arriver à l’instant présent. Des sujets pour le moins poignants seront abordés, ils montreront la pire facette de ce dont est capable l’Homme, les conséquences psychologiques terribles qui en résultent, mais aussi les séquelles physiques, un ensemble qui fait que vous êtes brisé et que vous reconstruire pleinement, n’est pas toujours possible. Quant au casting, il est absolument parfait, notamment une Mila Kunis tout simplement extraordinaire, mais j’ai également beaucoup aimé la complexité de Finn Wittrock et la performance bouleversante de Chiara Aurelia.

En bref : Un film qui traite de sujets particulièrement difficiles, ceux d’une adolescence peu reluisante, dont nous sommes témoins des pires travers, mais surtout, des plus terribles conséquences qui peuvent en découler, bien que rien n’excuse de tels gestes, la souffrance peut nous aider à comprendre, comprendre que la violence est parfois la seule issue, pour des êtres meurtris dans leur chair et dans leur esprit !

8/10