Babylon

Los Angeles des années 1920. Récit d’une ambition démesurée et d’excès les plus fous, l’ascension et la chute de différents personnages lors de la création d’Hollywood, une ère de décadence et de dépravation sans limites.

Mon avis

Un film aussi intense que percutant !

C’était évidemment une grande attente de ce début d’année et ce fut pour moi, un quasi coup de cœur.

« On ne devient pas une star. Soit on l’est, soit on ne l’est pas. »

Avant tout, on ne va pas se mentir, c’est une expérience à part entière, elle ne fait clairement pas dans la demi-mesure, on n’y adhère complètement ou pas du tout, mais une chose est sûre, elle ne laissera personne indifférent, parfois très crû, je peux comprendre que beaucoup ont pu en sortir choqués. Pour autant, c’est un hommage extraordinaire au cinéma, une véritable déclaration d’amour à son évolution, à ce qu’il provoque chez nous spectateurs, nous faire rêver, nous aider à nous évader d’un quotidien parfois morose, nous faire sentir quelqu’un d’autre, l’espace de quelques instants hors du temps. Mais ce qui est fabuleux ici, c’est aussi de montrer les coulisses de ce monde merveilleux pour nous, de nous exposer à ce qu’il se passe derrière le rêve, derrière cet univers doré, luxueux et qui va se révéler bien plus sombre, que ce que nous pouvons imaginer, parce que finalement, le succès ne tient qu’à un fil. Effectivement, un jour vous pouviez être la plus grande coqueluche de ce milieu, le monde se bat pour vous, mais au moindre faux pas, à la moindre baisse d’audience, au premier bide, vous n’êtes plus rien et à partir de cet instant, c’est une véritable spirale infernale, qui vous fait plonger toujours plus dans les abîmes. La réalisation de Damien Chazelle est évidemment extraordinaire, on ne peut nier son talent incontestable de mise en scène, c’est un spectacle de tous les instants, une fresque grandiose, sublime, qui nous en met plein la vue, extraordinaire dans son travail de lumières, c’est une véritable œuvre d’art. Visuellement, c’est une explosion de couleurs, absolument grandiloquent, d’une richesse incroyable, partout où notre regard se pose, il y a quelque chose à voir, rien n’est laissé au hasard, certains pourront justement trouver ça brouillon, à mon sens, c’est simplement magistral. En ce qui concerne le scénario, c’est là aussi, une petite pépite d’écriture, une histoire de destins, tous très différents les uns des autres, ils se rejoignent à travers le cinéma, le lien qui les uni tous, ils rêvent d’y avoir une place, ils rêvent d’un futur plus grand, mais rien n’est si simple dans cet univers. Dans un milieu où tout n’est qu’apparences, où la décadence est partout, il est difficile de s’imposer, d’aller au-delà des préjugés, de son statut social, parfois, on parvient à accomplir ce dont rêve plus que tout, mais finalement, ça ne dure qu’un temps, celui éphémère du succès, néanmoins, les images restent pour toujours elles, laissant une trace dans les mémoires, pour les siècles à venir. Quant au casting, il est tout simplement extraordinaire, Brad Pitt y est incontestablement parfait, Margot Robbie crève littéralement l’écran et notons la performance absolument bluffante de Diego Calva.

En bref : Un film qui ne fait clairement pas dans la demi-mesure, extravagant, grandiose, sublime visuellement, c’est un spectacle de tous les instants, incroyable de richesses, une explosion des sens, qui nous livre un hommage formidable au cinéma, au rêve inhérent qu’il procure, mais aussi à ses côtés plus sombres, parce derrière les apparences, tout n’est pas que luxe, bonté, les carrières se font et se défont, au gré des succès !

9/10